Boilermaker 2006
BOILERMAKER : course bénite à la bière !
Par son article dans le Journal Courir à Montréal (disponible sur le site www.courir.org, journal no 60, édition de février 2006), un Pierre Bourassa enthousiaste nous donnait le goût de participer à cette course extraordinaire qu’est le Boilermaker à Utica dans l’État de New York (région de Syracuse, au sud-ouest du Parc des Adirondacks). M. Bourassa écrit régulièrement sur courir.org et organise de temps à autre des voyages de groupes participant à des marathons (et autres courses) à l’étranger. Le Boilermaker est la plus importante course de 15 km aux États-Unis (et certainement dans les Amériques); on dénombrait 10816 coureurs inscrits au 7 juillet 2006 (www.boilermaker.com) et de nombreux coureurs « élite » y participaient.
Après l’arrivée à Utica, le samedi 8 juillet, nous nous sommes dirigés sur les vastes terrains du Masonic Home pour quérir notre dossard (et puce) ainsi que notre sac de goodies dont un beau verre commémoratif et une boîte de pâtes alimentaires ! Les dossards étaient de couleurs différentes puisque les très nombreux coureurs étaient divisés en sous-groupes établis en fonction de leur temps de course réalisé lors leur plus récente course de 15 km (ou tout simplement estimé). Ce temps nous était demandé lors de l’inscription.
Pour vous donner une idée de ce classement, avec mon temps de 1h02 (réalisé au Défi Gérard-Côté à St-Hyacinthe le 14 mai 2006), je me classais avec le troisième groupe de coureurs (801 – 1600), dossard orange 954, alors que mon partenaire de course se trouvait dans le second groupe (301 – 800), dossards bleus, étant donné son temps de 59 minutes (également réalisé à St-Hyacinthe). Naturellement, le premier groupe de 300 coureurs (dossards blancs) était formé par l’élite, dont de nombreux représentants du Kenya. Trois autres sous-groupes fermaient la caravane : les verts (1601 – 3100), jaunes (3101 – 4600) et gris (4601 – 12000 ).
Après la visite des nombreux kiosques du Health & Fitness Expo et quelques achats, nous avons goûté à l’incontournable souper de pâtes (pour la modique somme de 6 $ US) pour ensuite effectuer (en voiture) le trajet de la course du lendemain, histoire de se stresser un peu à l’avance ! Il s’agit d’un parcours relativement accidenté dans sa première moitié, et dont une partie traverse un beau terrain de golf qui surplombe la vallée environnante, nous offrant un magnifique point de vue.
Dimanche matin (enfin !), nous nous rendons près de l’arrivée pour monter à bord d’une des nombreuses navettes qui amènent les coureurs au point de départ. Sur place, on ne peut qu’être impressionnés par le nombre de participants (le nombre de bécosses aussi…) et l’organisation impeccable de la course. Sur la rue où avait lieu le départ, des enceintes clôturées (avec personnel de sécurité) séparaient les différents sous-groupes de coureurs; autrement dit, il n’y avait pas de mélange de couleurs (chaque dossard à sa place !), ce qui a permis un départ en douceur malgré un contingent aussi impressionnant de coureurs. Immédiatement avant le départ, l’hymne national des États-Unis retentissait à la trompette, suivi par une bénédiction originale d’un révérend qui participait lui-même à la course. On ne pouvait demander un départ plus solennel; une fois ainsi bénis, tous les espoirs étaient alors permis !
Quelle belle course ! Quelle ambiance indicible! Il me semblait que tous les citoyens d’Utica étaient présents en bordure du parcours. Une foule très nombreuse qui ne ménageait pas ses encouragements, de nombreuses personnes offrant même des bouteilles d’eau, une douche à l’arrosoir et des popsicles ! L’organisation avait par ailleurs prévu 26 points de ravitaillement, comme quoi on ne manquait de rien. Quelques bands et autres personnes qui avaient installé des systèmes de son le long du trajet, se sont chargés de l’aspect musical; d’ailleurs, le thème musical de Rocky jouait au départ. Enfin, nous avons bénéficié des largesses de Mère Nature : beau soleil et assez chaud, même à 8h00 du matin.
L’arrivée était vraiment à la hauteur de l’événement : unique ! Après avoir ramassé au passage l’épinglette du finisher, de l’eau, des fruits et une ou plusieurs boissons énergétiques (tout était offert à volonté), les 9408 coureurs ayant terminé l’épreuve étaient dirigés vers l’immense cour de la brasserie historique F.X. Matt, qui concocte la Saranac, bière des Adirondacks, soit l’endroit où se tenait ce qui est décrit comme étant le plus impressionnant post-race party . Toute la ville y était, à ce fameux party… et pour cause : la bière Saranac y coulait à flots, « gratos » en plus ! Prendre une bière un dimanche matin à 9h30, hum !
À 10h00, une cérémonie de remise de médailles honorait l’élite, le premier homme ayant terminé en 43 minutes 16 secondes et la première femme (37e rang) en 49 minutes 30 secondes. Impressionnant ! Parmi les 10 premiers, 8 sont originaires du Kenya, les 2 autres proviennent de l’Éthiopie et du Maroc. Quant à moi, je suis bien heureux de mon modeste 570e rang avec 1h03 et 34s. Mon meilleur souvenir restera toutefois l’ambiance de cette course et tout ce qui l’entoure. On voit bien que c’est un gros party pour toute la ville, pas seulement les coureurs.
Immédiatement après une brève et simple cérémonie des médailles, l’hymne national (USA) fut chanté alors que 2 chasseurs F-16 traversaient le ciel, qu’un immense drapeau américain était déroulé à 200 pieds de hauteur et que des feux d’artifice se faisaient entendre (difficile à voir à cette heure de la journée). On pensait alors à Elvis Gratton en train de dire : « ils l’ont l’affaire, les amâricains » et « think big »…
Je constate que M. Bourassa avait bien raison d’être aussi enthousiaste à propos de cette course qui fut une bien belle expérience. À refaire éventuellement… Cela vaut amplement les heures de déplacement en voiture. Avis aux intéressés !!
Marc Dagenais