Marathon à Ottawa, 2007
Ottawa, un marathon d’envergure
« Jamais deux sans trois », comme le veut l’adage. Après avoir « frappé le mur » et complété difficilement mon second marathon à Niagara l’automne dernier, j’ai encore tenté le diable avec cette longue distance lors de la 33e fin de semaine des courses d’Ottawa les 26 et 27 mai derniers (www.runottawa.ca). Cet événement, qui a déjà acquis ses lettres de noblesse, regroupe plusieurs épreuves de course à pied en plus du marathon, soit 5 et 10 km le samedi, et un demi-marathon ainsi qu’une course familiale de 2 km le dimanche. Un grand total de 29 641 coureurs ont pu trouver chaussure à leur pied !
Souhaitant tourner la page sur mon expérience précédente, je n’avais pas lésiné sur la préparation avec un mélange de « volume » et d’intervalles (y compris les excellentes séances avec notre coach François Lecot). Les longues sorties du samedi matin (depuis novembre 2006 sans interruption) avec Ghislaine Beaulieu, Gilles Cadotte et Stéphane Lachapelle, des marathoniens chevronnés, ont porté fruit. En ce matin nuageux et légèrement frisquet (quoi de mieux qu’un bon sac à ordures vert pour se couvrir au départ), je me suis joint aux 3690 autres participants du marathon auxquels s’ajoutaient 10 concurrents effectuant le parcours en chaise roulante. Le départ eut lieu à 7h00 AM près de l’Hôtel de Ville; celui du demi-marathon suivait à 8h30.
Le marathon nous offrait un très beau parcours, essentiellement plat, de manière à permettre à chacun de réaliser un bon temps, voire faciliter un « personal best ». Après avoir couru devant le Parlement, les coureurs enjambaient l’Outaouais pour une incursion à Gatineau; de retour dans la capitale, le contingent se dirigeait à l’est vers le quartier cossu de Rockliffe après un passage devant les résidences officielles des premier ministre et gouverneur général. De retour au centre-ville, la caravane longeait le beau Canal Rideau vers le campus de Carleton University pour ensuite effectuer une boucle un peu plus au sud et « remonter » finalement l’autre rive du Canal pour franchir le fil d’arrivée.
Le trajet comportait un caractère autant touristique que sportif, voire champêtre par endroits, puisqu’en plus du Parlement et des résidences officielles de nos dirigeants d’État, il nous emmenait à côté ou proximité de plusieurs lieux importants ou connus tels que la Cour Suprême, le Musée des Civilisations, le Casino du Lac Leamy, le splendide Musée des Beaux Arts, le Parc Lansdowne et j’en passe. Les beaux grands arbres bordant plusieurs rues de Rockliffe furent aussi un régal pour l’œil. Au terme de cette odyssée, les 3026 finissants ont reçu une très belle médaille et ont pu se réchauffer avec la fameuse couverture de papier aluminium. Par ailleurs, 7671 personnes ont terminé le demi-marathon, le premier en 1h12.
Le premier marathonien à franchir le fil d’arrivée fut David Cheruiyot, un Kenyan qui inscrivait un nouveau record pour l’événement avec un résultat de 2h10 et 33s., effaçant celui de 2h11 et 47s. établi en 2004. Parmi les 10 premiers, 8 sont originaires du Kenya, ce qui n’est pas nécessairement une surprise! La première dame, une canadienne d’origine russe, a battu son propre record établi l’année précédente avec 2h29 et 42s., et le dernier marathonien rentrait au bercail après un séjour de 7h56 sur le bitume.
Bien qu’il s’agisse d’un événement bien rodé et bien implanté dans la capitale, il semble que la limite soit maintenant atteinte quant au nombre de participants aux marathon et demi-marathon. En effet, je me suis senti un peu à l’étroit dans les aires d’arrivée et de récupération et carrément submergé à l’endroit où le parcours du demi-marathon rejoint celui du marathon, soit peu après 35 km aux abords du Lac Dow.
La scène fut tout de même assez spéciale : le groupe plutôt clairsemé et étiré de marathoniens se retrouvait subitement plongé à l’intérieur d’un contingent massif et plutôt compact de « demi-marathoniens » ayant forcément un rythme de croisière plus lent que le leur. Une telle situation fut exacerbée peu après la jonction des deux groupes au premier poste de ravitaillement suivant ladite jonction ! Après un vif mais bref sentiment de frustration et non sans avoir exprimé mentalement quelques jurons bien sentis, je me suis trouvé un important regain d’énergie à force de dépasser un aussi grand nombre de « demi-marathoniens » à ce stade du parcours. Quoi de mieux qu’une accélération graduelle pour terminer un marathon ? Un mal pour bien…
Tout au long du parcours, de nombreuses personnes nous encourageaient à plusieurs endroits, de même que les très nombreux bénévoles aux tables d’approvisionnement ou aux intersections, qui nous transmettaient leur enthousiasme sans retenue. Ceux-ci ne seront jamais assez remerciés pour leur contribution puisque nous passons à côté d’eux en coup de vent. Fait intéressant à noter, plusieurs de ces « supporteurs » personnalisaient leurs encouragements en scandant notre prénom puisque celui-ci apparaît sur notre dossard; une bien belle initiative à mon avis !
Avec autant d’encouragements et grisé par tous mes dépassements réalisés dans le dernier droit, j’ai pu éprouver un « high » indicible en franchissant la ligne d’arrivée après 3h20 d’une course bien gérée. Terminer un marathon demeure toute une sensation, et le compléter avec dix minutes d’avance sur l’objectif apporte un vif sentiment du devoir accompli ! Partager ensuite l’expérience vécue avec les amis du Club, ceux avec qui j’ai encore le plaisir de m’entraîner, soit Gilles, Stéphane, Laurent, Ghislaine, Jean-Marc et Richard, demeure un privilège. Je ne puis espérer de meilleurs compagnons de route !
Enfin, comme le temps réalisé au marathon d’Ottawa est accepté comme temps de qualification pour le marathon de Boston (les informations à ce sujet figurent sur le site web), je compte donc m’inscrire à celui-ci pour 2008. On verra bien… En attendant, j’ai déjà repris l’entraînement en vue du Marathon des Deux Rives à Québec (www.couriraquebec.com) qui fêtera son dixième anniversaire le 26 août prochain. Mon souhait pour le futur n’est plus nécessairement d’améliorer mon temps mais plutôt d’apprivoiser graduellement cette distance afin de me sentir de plus en plus à l’aise et, par conséquent, pouvoir apprécier ce défi pour le plaisir qu’il procure plutôt que le subir comme une épreuve.
Marc Dagenais