Marathon des Deux-Rives 2008

Marathon des Deux-Rives 2008

Marathon des Deux-Rives 2008

Un marathon historique et caniculaire

Le 24 août 2008 avait lieu la 11e édition du Marathon des Deux Rives qui, ainsi que l’affirme son site internet (www.couriraquebec.com), est devenu l’événement sportif international le plus important de la région de Québec et l’un des plus courus (c’est le cas de le dire) au pays. Après avoir célébré ses 10 ans de très belle manière l’an dernier, la présente édition s’annonçait également exceptionnelle compte tenu des célébrations du 400e anniversaire de la fondation de Québec qui ont maintenu la Vieille Capitale en effervescence tout l’été. Bref, le genre de truc à ne pas manquer !

Pour ma part, c’était l’adage « jamais deux sans trois » qui s’appliquait et je revenais avec mon épouse et ma joyeuse « gang » du club de St-Bruno pour la 3e fois (et mon 8e marathon). Nous sommes arrivés au lendemain du méga-spectacle de Céline Dion sur les Plaines d’Abraham et, pas d’erreur, c’est bien à Québec que « ça se passe » cet été ! Trottoirs et rues sont bondés de gens qui semblent drôlement apprécier leur séjour. La température est agréable et l’humeur joyeuse sous un soleil radieux, si bien qu’après avoir récupéré mon « kit du coureur » au Salon de l’activité physique (Centre des Congrès), j’ai écourté ma sieste afin de profiter de l’ambiance festive à l’intérieur des remparts.

Tôt le lendemain, les coureurs avaient le privilège d’emprunter le traversier pour se rendre au point de départ à Lévis, de l’autre côté du fleuve St-Laurent. En effet, rappelons que le caractère distinctif du parcours réside dans le fait que près de 75% de l’action se déroule le long de ce cours d’eau en débutant sur sa rive sud. Cette traversée ajoutait un certain cachet et fut appréciée de tous, y compris l’équipage qui a demandé aux coureurs de se regrouper pour une photo souvenir ! Aussi, lors de ce court périple est apparu le premier indice signalant que la « journée de travail au bureau » allait être difficile : on ne sentait même pas de brise fraîche matinale !

Outre le marathon, les autres distances habituelles figuraient au programme dont le demi-marathon. Dans le cadre du 400e anniversaire, l’organisation avait prévu une épreuve fort originale dite « marathon des familles souches » où plusieurs membres d’une même famille parcouraient la distance à relais. Les départs du marathon et du demi avaient lieu à 8h30 AM et, si le réchauffement planétaire persiste, il faudra bien envisager 8h00 ou même 7h30 éventuellement.

Avec le marathon « familles souches » et la réapparition du transport en traversier, l’organisation nous réservait une autre nouveauté : la portion Lévisienne du parcours s’est passablement améliorée avec les premiers kilomètres sur les hauteurs de la ville nous offrant de beaux points de vue, dont 3 kilomètres sur une piste cyclable avec vue sur la Chute Montmorency, le fleuve et sa rive nord. Je rappelle par ailleurs que les bornes de kilométrage sont placées en ordre descendant, indiquant la distance qu’il reste à parcourir (personnellement, ça me plaît, mais je sais que l’idée ne fait pas l’unanimité).

Après le 9e kilomètre, le parcours rejoignait les berges du fleuve à l’endroit habituel où les coureurs pouvaient contempler les bâtiments historiques de la Vieille Capitale et son Château Frontenac trônant au sommet du Cap Diamant. Quel spectacle ! Je rappelle que la revue Runner’s World (édition de janvier 2007) considère ce marathon comme l’un des dix qu’il faut courir dans sa vie.

Pour ma part, je ne me lasse pas de courir les 2 rives du fleuve tant le panorama qui défile à côté de nous est magnifique. Par contre, j’aurais bien aimé être dispensé du pénible cocktail chaleur-humidité qui nous a accompagnés tout au long du parcours. La traversée du vieux pont de Québec s’est avérée le seul moment où l’on a pu se rafraîchir un peu avec la brise. Avec environ 10 kilomètres à faire, sur un boulevard Champlain sous un soleil de plomb vers 11h10, j’ai décidé d’employer une variante personnelle de la méthode Galloway, à savoir : marche de moins de 100 mètres à tous les 500 à 800 mètres. La recette m’a permis de terminer calmement, sans trop de problèmes. Nous étions d’ailleurs très nombreux à tester nos variantes personnelles de ladite méthode.

À l’arrivée, près de l’Espace 400e dans le Vieux-Québec, l’organisation avait installé un large et flamboyant tapis rouge pour les derniers 50 mètres (je crois) avant le fil d’arrivée, sans doute une façon d’indiquer à chaque finissant qu’il était la vedette de cette journée. Pour ma part, j’ai drôlement apprécié cette surprise et je ne suis pas près de l’oublier. Aussi, la médaille (mon dada) était plus belle que celle de l’année précédente, c’est tout dire !

Nous furent ainsi 1105 marathoniens (dont 8 du club) et 1855 demi-marathoniens (5 du club) à défiler sur le tapis rouge, comme des Stars, le premier marathonien après 2h23 de labeur et le premier demi-marathonien après 1h07. Je salue très respectueusement Nathalie Goyer, championne des 3 années précédentes, qui a terminé l’épreuve avec courage et prudence après un bien malheureux malaise survenu 3 petits kilomètres avant la fin, ce qui a permis à sa poursuivante de remporter la palme chez les dames en 3h10.

Malgré avoir ajouté 10 minutes à mon meilleur temps avec 3h26, je suis très heureux de l’expérience; d’ailleurs, toute ma « gang » était bien satisfaite aussi malgré des temps plus élevés pour tous. L’histogramme figurant à l’endroit pertinent du site (www.marathonguide.com) indique que la majorité des coureurs ont terminé la course entre 4h00 et 4h30. Je rappelle que le temps réalisé à Québec peut servir de qualification pour Boston.

Les journaux de Québec du lendemain n’ont pas manqué d’écrire sur les conditions climatiques difficiles et faire part des nombreux cas de déshydratation (on a rapporté qu’environ 90 coureurs avaient dû être soignés et certains hospitalisés). Des résidents de la rive sud avaient d’ailleurs sorti leur boyau d’arrosage pour asperger ceux qui le souhaitaient. De plus, la journée fut malheureusement assombrie par le décès d’un marathonien, pourtant très en forme et ayant déjà complété Boston. Il s’agit là d’un avertissement à l’effet que notre sport chéri comporte tout de même de sérieux risques dont nul n’est à l’abri.

Enfin, il convient ici de remercier l’organisation pour les très belles surprises et la qualité de l’événement qui nous incitent à y revenir. La logistique est toujours réglée au quart de tour et la 11e édition fut un succès avec plus de 6000 participants pour l’ensemble des épreuves, en nette hausse par rapport aux 4500 de l’année précédente. Environ 200 coureurs de France ont participé, dont un digne représentant qui transportait sur ses épaules une grande structure gonflable de la Tour Eiffel. Finalement, un gros merci aux nombreux bénévoles qui, eux aussi, ont dû supporter la chaleur !

Marc Dagenais

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