Semi-Marathon de Lille

Semi-Marathon de Lille

COURIR CHEZ LES CH’TIS

Le samedi 6 septembre 2008 avait lieu la 23e édition du Semi-marathon international de Lille Métropole, en France (www.semimarathon-lille.com). Le semi-marathon (c’est ainsi que les Français désignent un demi-marathon) se déroule dans le cadre de la Grande Braderie, tenue chaque année le week-end précédant le premier lundi de septembre, et s’avère son coup d’envoi puisque les « bradeux » ne peuvent commencer leurs activités qu’après le passage du dernier coureur au fil d’arrivée. Voilà pour le règlement… qui est joyeusement transgressé par la plupart ainsi que j’ai pu le constater pendant la course (et je n’étais point le dernier).

La Braderie de Lille est en fait une immense « vente de garage », la plus importante d’Europe, attirant plus de 2 millions de visiteurs chaque année dans une ville de 220 000 habitants (10e de France), au coeur d’une agglomération urbaine de 1,2 million (4e de France). Lille est la capitale et métropole de la région Nord – Pas de Calais, davantage connue comme le pays des Ch’tis, lequel est peuplé de gens accueillants, chaleureux et ayant une joie de vivre contagieuse. À cet égard, je vous recommande fortement le film « Bienvenue chez les Ch’tis » si vous ne l’avez pas encore vu : très drôle et plein d’humanité.

La Grande Braderie est une tradition qui remonte au Moyen-Âge où les valets de chambre avaient obtenu le droit, une fois l’an, de vendre les vieux habits et objets de leurs maîtres. Aujourd’hui, l’événement est devenu une gigantesque foire où tout se vend : des très beaux meubles antiques aux bidules les plus moches; en outre, pour faire bombance et ripaille, chaque restaurant qui se respecte offre son spécial moules-frites (arrosé de bonne bière) et certains participent au concours du plus haut tas de coquilles de moules… C’est vraiment tout un « party » ! Il y a par contre beaucoup de marchands de T-shirts, CD, posters et autres trucs du genre, ce qui enlève un peu de charme à l’événement (il faut bien râler un tantinet, quoi !).

Pour revenir à la course proprement dite, quelques constatations préliminaires (lors du retrait des dossards) s’imposent :

  • il n’y a pas d’Expo-Santé comme tel, seulement un comptoir de « baskets » Nike, un des principaux sponsors (en français dans le texte) de l’événement; par contre, le village des athlètes est situé à l’ombre du magnifique beffroi de l’Hôtel de Ville et tout près de la Porte de Paris (version locale de l’arc de triomphe);
  • la trousse du coureur contient très peu et le T-shirt de l’événement est en coton (il faut croire que les « dry-fit » n’ont pas encore traversé l’Atlantique);
  • la puce électronique est logée dans une pellicule plastique collée à l’endos du dossard (les coureurs n’ont donc pas à la remettre à l’arrivée); et
  • les « épingles à nourrice » ne sont pas fournies pour épingler le dossard (heureusement qu’il y en avait à l’hôtel); à noter pour ceux qui envisagent courir en France.

Autre particularité : sur le site internet, les participants « non-licenciés » étaient préalablement avertis et enjoints d’apporter un billet de médecin portant la mention de « non contre-indication à la pratique de la course à pied en compétition » et signé il y a moins d’un an. Ce document est rigoureusement demandé et son libellé soigneusement vérifié, ainsi que j’ai pu le constater. À noter puisque d’autres courses en sol français l’exigent.

Outre le semi (21,1 km), l’événement comprenait une course de 10 km et un « baby-marathon » de 1000 m. Le parcours du semi est essentiellement composé de 2 boucles et emprunte les grands axes de la capitale du Nord. Durant la course, les « bradeux » qui avaient déjà installé leurs kiosques, tentes et objets divers le long de ces grands axes, étaient déjà en affaires malgré le règlement susmentionné, mais sans toutefois nuire à la course. Je trouvais d’ailleurs assez amusant de courir au milieu d’un bazar à certains endroits; de plus, tout juste avant d’entreprendre la seconde boucle, nous avions l’honneur de courir sous l’arc de triomphe local (Porte de Paris).

Les principaux monuments de Lille se trouvent sur le parcours du semi, notamment le Musée des Beaux Arts, la Vieille Bourse (superbe bâtiment médiéval) et l’Opéra. Ce parcours est aussi agrémenté d’une incursion (une seule fois) dans un boisé encerclant la Citadelle et traverse, à deux reprises, l’impressionnante Place du Général de Gaulle (qui est natif de Lille) encerclée de magnifiques bâtiments d’une autre époque. Lille est décidément une cité superbe recelant plusieurs trésors. De plus, la foule qui nous accompagne sur presque toute la longueur du tracé et les nombreux bénévoles savent bien nous transmettre leur enthousiasme.

L’arrivée est située tout juste devant notre hôtel, un ancien hospice médiéval magnifiquement restauré que je recommande avec empressement et qui figure également sur le circuit touristique de la ville (http://www.hotelhermitagegantois.com). On nous remet la médaille commémorative qui est… comment dire…« cute » mais de la dimension d’un dollar ! Je ne rendrai donc personne envieux. Par contre, j’ai pu faire une provision de « Powerade » pour le reste du voyage !

Nous étions 3834 à compléter le 21,1 km, et 3549 pour le 10 km; les meilleurs temps réalisés sont de 59 minutes et 29 minutes respectivement, ce qui est démontre le calibre des meneurs. Sans surprise, 9 des 12 premiers coureurs au semi sont originaires du Kenya et le premier vient d’Éthiopie. L’auteur de ces lignes (et unique participant du Québec) est arrivé en 372e position avec un temps de 1h28. Les conditions météo étaient idéales : nuageux et plutôt frais.

Finalement, l’organisation soulignait :

  • un record de participation avec 8175 inscrits au semi et au 10 km, et plus de 8500 en tenant compte du « baby-marathon »;
  • la meilleure performance jamais réalisée sur le sol français pour le semi-marathon; et
  • la meilleure performance mondiale junior sur semi-marathon et 5e meilleure performance mondiale de l’année sur la distance.

Pour conclure sur une note touristique, Lille est très bien desservie par le réseau ferroviaire européen et, au moyen du TGV, se trouve tout près de Paris, Londres et Bruxelles; le TGV est au train ce que le Kenyan est au marathon : efficacité, fluidité et rapidité. Nous avons aussi profité de notre séjour pour visiter la magnifique cité médiévale de Bruges en Belgique voisine, qui est connue comme la « Venise-du-Nord » avec ses charmants canaux d’un autre âge et se trouve à moins d’une heure de Lille en train… ordinaire.

Bref, la France ne se résume pas à Paris ou les châteaux de la Loire. D’autres régions méritent amplement une visite et le pays des Ch’tis en est certainement une !

Marc Dagenais

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