voici un texte que Ludo m’a envoyé concernant sa participation au Ultimate XC de St-Donat, le 29 juin dernier. Merci Ludo, c’est toujours intéressant de lire un compte-rendu de course, surtout pour des événements qui sortent de l’ordinaire comme ceux-ci!
J’ai participé au 38k avec Bruno H. Jocelyne B et Nicole B ont complété le 22k. Laurent J a fini le 58k. Voici mon résumé de l’Ultimatexc de Saint Donat.
Après de fortes pluies surtout vendredi, Jocelyne/Nicole et Bruno/moi avons pris le départ du 22km et du 38 km respectivement samedi matin. Nos parcours se sont rejoints pour finir ensemble sur les 15 derniers kilomètres.
Nous avions anticipé la boue : on en a eu beaucoup et surtout jusqu’aux cuisses à certains endroits. Mais bon, on reviendra à la bouette. Il faisait frais avec de la bruine et de la brume et de la boue dès le départ! Nous étions moins d’une centaine au départ du 38km, le double sur le 22km. Je raconte à Bruno ma dernière tentative de sabotage de ma propre course : j’ai mis une bouteille de 750 ml de Mountain Dew dans mon Camelbak de 2L. Je mise sur la caféine et le sucre. Finalement pas sûr du résultat…
Je suis parti tranquille en montant pendant les 3 premiers kilos le long d’un torrent qu’il a fallu traverser à gué avant l’arrivée au premier lac, le lac de l’Appel. Puis je me suis retrouvé tout seul pendant 7 kilos jusqu’au 2e ravitaillement du Mont Noir. Premier pointage 11e et un partenaire pour courir! Il descend très vite devant – je suis assez conservateur dans les descentes.
Les « sentiers » sont devenus des ruisseaux et les descentes sont rendues très techniques dans ce mélange roche et boue noire. 4 kilos plus tard, le sentier est submergé dans 30 cm d’eau le long du lac Lézard et je m’accroche derrière mon compagnon du jour. 2 kilos plus loin on rattrape un Français qui s’est perdu. Nous sommes maintenant trois en 5e, 6e et 7e position : n’ayant doublé personne, on en déduit qu’un groupe de coureurs a dû prendre un mauvais virage dans les bois. Puis on nous fait prendre une descente directe dans les bois hors-piste. Les appuis sont fuyants. Je me fais larguer par mes deux amis.
Puis arrive la section du Vietnam. Ah! C’est pire que prévu (voir vidéos de Michel C sur YouTube). Après le panneau rouge « Bienvenu dans la section Vietnam » c’est fini la course à pied et je passe en mode exploration des marécages et rivières gonflés par les pluies. L’eau est fraîche. Le courant est fort. Le défi est de taille. Je dois suivre les fanions roses : je n’ai pas le choix sinon je me perds pour sûr dans un marécage brumeux. Je suis le parcours pour remonter la rivière avec des trous d’eau jusqu’à la poitrine. Je m’accroche aux arbustes submergés pour ne pas reculer. Ah oui, petit détail : au départ le directeur de course nous a avertis qu’une jeune femme a été emportée par la rivière la veille mais elle a pu revenir sur le parcours… Bref, je passe à contre-courant dans un tunnel sous la route 329 avec 60 cm d’eau pour découvrir en quittant enfin le marécage que le parcours continu en montant maintenant dans le lit d’un torrent. Dur-dur.
Arrivé au pied de la troisième montagne, je suis à mi-parcours (20e kilo) et toujours 7e au général. Cette montée, je marche! Je me fais dépasser par les coureurs qui s’étaient perdus. Puis j’arrive à 15 kilos de l’arrivée à la section commune, trois heures que je cours et « nage », la fatigue me rattrape. La première féminine me rattrape aussi, je me prends une racine et ma première débarque juste devant elle dans la bouette. Suite à cette chute peu gracieuse, je commence à cramper. En fait je crampe de partout – je découvre des muscles autour des chevilles, sous les pieds, etc qui crampent tour à tour. Je pense à René qui me parle de ses pastilles de sel… sauf que je les ai laissé à la maison. 
Enfin je m’accroche derrière des coureurs du 22 km jusqu’au lac Bouillon le bien nommé car nous sommes au pied de la dernière ascension : la montée de l’Enfer. Vraiment, il y avait un panneau pour nous avertir au départ de cette piste de ski! Je me remets alors à marcher jusqu’au sommet de « la Réserve ». Sauf qu’au sommet, à 8 kilos de l’arrivée je n’ai plus vraiment de réserve. Je suis brièvement 11e avant la pénible descente raide, en dévers et dans la boue. J’ai encore beaucoup de travail à faire pour maîtriser mes descentes, surtout après 4 heures de course…
Les coureurs du 11 km sont déjà passés devant nous et le « sentier » est passablement érodé. La boue est omniprésente et profonde. Je tombe une deuxième fois, cette fois sur les fesses dans la descente raide. Je me fais doubler par une demi-douzaine de coureurs du 38 km. En réalité, j’en ai vraiment marre de la boue. Il faut être très concentré. Puis à 2,5 kilos de l’arrivée c’est la sortie de l’enfer : un chemin de gravelle! Je me fixe alors l’objectif de recourir plus vite pour finir sous les 5 heures.
Chrono final 4:58:54 – mission accomplie. Je suis vraiment épuisé et je m’allonge en attendant Bruno, Jocelyne, Phil et Nicole. Bruno arrive 5 minutes plus tard. Jocelyne arrive très vite derrière. Puis Nicole arrive heureuse d’être arrivée après avoir beaucoup marché. Nous sommes couverts de boue, épuisés physiquement et mentalement, mais comme toujours heureux d’avoir relevé notre défi ce samedi 29 juin 2013.
Au final, je fini 15e au scratch, 2e V1, Bruno 18e et 3e V2. Le premier Vétéran 2 (50-59 ans) fini premier au scratch! Jocelyne fini 101e et 1ere V2 sur le 22km! Sur le 11 km, Philippe fini 19e sur 300 et 3e 20-29 ans. 4 podiums – félicitations. Comme au marathon du Mont-Blanc il y a exactement un an, j’ai fini 1 minute en dessous de mon objectif. Mais c’est la seule comparaison possible entre les deux expériences…
Résultats sur www.ultimateXC.com
Ludo