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Boston 2002-Boston 2011

Boston 2002-Boston 2011

Boston 2002-Boston 2011

Cette année, pour célébrer mes 60 ans, j’ai eu la chance de pouvoir retourner au marathon de Boston avec le groupe de Pierre Bourassa, 9 ans après ma première participation. De bons amis de course, Mathieu Girard, Marc Dagenais et Laurent Jugant étaient également du groupe et m’accompagnaient. Cinq autres membres du CCRMSB ont également participé au marathon de Boston 2011.

À notre arrivée à Boston, Mathieu, Marc et Laurent m’avaient préparé tout un cadeau – d’anniversaire. Donc, petite promenade en taxi pour débarquer, OH!….Surprise : au Boston Symphony  Orchestra. Il est une grande et prestigieuse institution dont le bâtiment est superbe à la fois pour l’architecture et pour l’acoustique.  Nous avons, tous quatre, pris grand plaisir à écouter et à voir trois superbes performances :  Piano concerto no 5 de Beethoven, Symphonie no 3 de Roussel et finalement « la valse » de Ravel qui est une pièce que je qualifie sans hésitation de cocasse (cette valse est un jeu d’hésitations).

Dimanche matin je suis allé faire un petit jog de reconnaissance au fil d’arrivée (je n’étais pas le seul à avoir eu l’idée, quel feeling) tout en admirant magnolia et rhododendrons en fleurs! Et oui c’est vraiment le printemps à Boston!

Dimanche après-midi, je suis allé avec Marc au musée de John F Kennedy où j’y ai passé plus de 2 h 45. Quel grand  homme et président! J’ai pu y lire quatre documents originaux de ses discours avec ses corrections et annotations qui nous laissent bien entrevoir comment il pensait et le grand respect qu’il éprouvait pour ses concitoyens. J’ai acheté un petit livret de ses citations et un de ses livres. http://www.jfklibrary.org/. Boston est une très belle ville et possède plein d’endroits intéressants à visiter.

Boston, avril 2011, au resto: Jean-Philippe Leclerc, Laurent Jugant, David lePorho, Claire Doule, Marc Dagenais, Gilles Cadotte, Mathieu Girard

En 2002, nous étions 14 578; le lundi matin, nous étions 24 333 à prendre le départ en 3 vagues; l’engouement pour le marathon ne cesse de croître. J’étais donc à grelotter dans le 8ème enclos de la première vague, dossard 7213 (7oC et vent de 30 km/h de l’ouest) et je me répétais sans cesse: pas plus rapide que 22min:36sec; c’était le temps de passage que j’avais planifié pour réaliser chacun des 2 premiers 5km. J’ai l’habitude d’être trop rapide sur le premier 5 km et cette fois-ci, je voulais absolument éviter ce piège. Trois semaines plus tôt, j’avais eu un chrono de 2h17min25sec sur 30km à la course d’Around the Bay (1er des 60-65 ans); ce résultat m’indiquait que, surtout avec cette météo, je pouvais battre mon chrono de Boston 2002: 3h19min40sec.

Après l’hymne national, c’est le départ 9h00 et nous ne mettons qu’environ 5 minutes à franchir le tapis de la ligne de départ. Ça c’est vraiment surprenant et ça augure un début de course rapide, je ne fais que suivre le flow des coureurs et ça roule assez rapide. Après le premier km, la longue attente au froid donne à beaucoup de coureurs l’envie d’uriner et étant de ceux-là, je décide de faire comme plusieurs et de faire un pit stop dans le bois après 1,5km. Ainsi je pourrai me concentrer avec confort sur mon pace. Je n’essaie même pas de récupérer ce temps et je passe le premier 5 km avec un chrono de 22min50sec. Rien d’énervant c’est facile. Au 10km, mon chrono est à 45min15sec et c’est à 3 secondes de mon plan de course! Tout va bien.

Je trouve que l’allure de 4min35sec me convient très bien, ne requiert pas trop d’effort; je pourrai la conserver jusqu’aux premières montées Au 26ème km je constate que la pente sera descendante sur le km au complet, et je décide de me laisser aller au moins sur celui-là pour me contenter (tout de même!)……..4:19 (ceux qui me connaissent savent ce que cela veut dire).

Au 30ème kilomètre, 2h17min40sec, c’est pratiquement le même chrono qu’à Around the Bay. Les 4 prochains km sont les plus difficiles (plusieurs montées) de la course mais il me reste de la réserve. Moi qui ne suis pas trop fort en montée, je dépasse les coureurs qui en général en arrachent. Au 35ème km je constate que j’ai fait les derniers 5 km en 24min04sec. Là, je sais que je vais faire mieux que battre mon chrono de 2002.

Il reste alors 7,2 km; je prends une allure de 4min:40sec que je réussis à maintenir exactement à une demi-seconde près sur tous les 7,2 km (la preuve est sur mon Garmin et dans les splits de Boston) C’est le 7 km le plus métronome de ma vie que j’ai fait et je franchis la ligne d’arrivée avec un grand sourire et un chrono de 3:16:11, 9ème des 60-65 ans. Un top 10 de catégorie à Boston!!!!!! 3min29sec en moins que 2002

Je suis très content et ravi surtout que je pouvais descendre les escaliers presque normalement contrairement à 2002.

Ce résultat m’a permis de saisir pleinement comment et combien mon entraînement et ma préparation furent, je crois, dans les règles de l’art pour le temps dont je disposais (7à 8 heures par semaine). Ce ne fut rien de compliqué, mais bien ordonné, discipliné et inspiré.

Je suis convaincu que bâtir une performance optimale pour un marathon requiert plusieurs années (8 à 10 ans). À preuve, Gebrselassie s’est attaqué au marathon dans la dernière partie de sa carrière après le 10 km. Également, le fait de faire une meilleure performance après 9 ans….et à 60 ans avec approximativement le même niveau d’entraînement année après année (mais je crois avec de plus en plus de savoir-faire). Il est certain que j’ai pu faire cela parce qu’il y avait des gens qui m’encourageaient et m’accompagnaient. Merci beaucoup à tous ceux-là.

Cependant (rires), je ne crois pas que je ferai en dessous de 3 h 20 dans 5 ans à 65 ans. Si quelqu’un m’avait dit en 2002 (à mon 4ème marathon) que je ferais un meilleur temps en 2011 (à mon 25ème marathon) je ne l’aurais pas cru, c’est certain et j’en aurais bien ri! La morale de tout cela et ce qui est à retenir est que courir pourrait être la fontaine de Jouvence (Amy Rushlow Runner’s World, article: 10 Reasons Running Is Good for You) pour le corps, bien sûr, mais aussi et surtout pour l’esprit.

Pour terminer, félicitations à tous les membres du CCRMSB qui ont complété leur marathon à Boston avec une mention spéciale à David le Porho qui a fini premier canadien avec un beau chrono de 2:29:23

Wineglass Marathon – Bravo à nos gazelles!

Wineglass Marathon – Bravo à nos gazelles!

Un petit mot pour souligner l’excellente performance de Nathalie Goyer et Mathieu Girard au Wineglass Marathon tenu à Corning dans l’état de New-York dimanche le 4 octobre dernier.

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En effet, Nathalie a complété le marathon en première place chez les femmes, et ce pour une troisième année consécutive. Nathalie est arrivée 16e au classement général, avec un temps exceptionnel de 2:54:06. Et cela après avoir couru un autre marathon la semaine précédente.

Mathieu, de son côté, est arrivé au 17e rang (tout juste derrière Nathalie), en 2:54:44, arrivant ainsi 1er chez les hommes de 30-34 ans.

C’est très impressionnant. Toutes nos félicitations. Et bonne récupération!

On peut lire un article sur le marathon et sur Nathalie au lien suivant: « Wineglass Marathon: Byler, Goyer win third straight titles« . Et on peut voir les résultats complets ici.

Bruno

Boston, LE marathon

Boston, LE marathon

Contexte et historique

Les sports à Boston, c’est bien plus que les Bruins, Red Sox et Celtics puisque l’on peut aisément associer Boston au mot «marathon». Sans doute plus que tout autre marathon, celui de Boston a donné à cette épreuve athlétique ses lettres de noblesse. C’est avec grande joie que j’ai participé à la 113e édition de cette course mythique le 20 avril dernier. Les mots qui suivent, pourtant nombreux, ne sauront suffire à bien refléter les forts sentiments qui m’animaient en courant, pour la seconde fois, ce parcours chargé d’Histoire et, à certains endroits, parsemé de verres de Gatorade aplatis!

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Au privilège de parcourir le même chemin que d’illustres athlètes tels que Jacqueline Gareau, Joan Benoît, Gérard Côté, Bill Rodgers, Alberto Salazar et tutti quanti, s’ajoutaient ceux d’être accompagné de mes amis Laurent Jugant et Mathieu Girard, deux gazelles du club de St-Bruno, et de voyager avec le groupe organisé par Pierre Bourassa. Ce «gentlemen runner» qui compte plus de 120 marathons à son curriculum vitae sait vraiment y faire en termes d’organisation. Généreux de sa personne, simple et bon vivant, il a su prend soin de la logistique pour nous permettre de nous concentrer sur la course. J’en profite pour lui réitérer l’expression de mon éternelle reconnaissance.

Le qualificatif de mythique se trouve souvent accolé au Marathon de Boston par certains d’entre nous marathoniens puisqu’une participation à celui-ci représente rien de moins que la quête du Saint Graal. En effet, tout participant doit obligatoirement avoir terminé un marathon au préalable à l’intérieur d’un temps prescrit en fonction de son âge et sexe. Par exemple, avec 46 printemps, je dois courir la distance en moins de 3h30 (4h00 pour une dame). En guise d’aperçu des critères de qualification, voir sur le site officiel: http://www.baa.org/BostonMarathon/Qualifying.asp.

De plus, Boston fait non seulement partie des 5 marathons dits « Majors » avec Berlin, Chicago, Londres et New York (voir http://www.worldmarathonmajors.com/CA/), mais il s’agit en outre du plus ancien marathon à avoir lieu sur une base annuelle après avoir été lancé en 1897 dans la foulée du premier marathon olympique moderne tenu l’année précédente. La distance des premières éditions était de 24,8 milles (à l’instar du marathon des Olympiques d’Athènes en 1896) et fut changée pour 26,2 milles à la suite des Olympiques de Londres de 1908 où le nouveau standard fut établi.

Contrairement à la grande majorité des courses qui ont lieu au cours du week end, cet événement a toujours eu lieu lors du «Patriots’ Day», soit le 19 avril depuis la première édition jusqu’à celle de 1968; par la suite, cette journée fériée fut déplacée au troisième lundi d’avril. Le «Patriots’ Day» est jour férié depuis 1894 dans les états du Massachusetts et du Maine et souligne les batailles de Lexington et Concord le 19 avril 1775 en prélude à la Révolution Américaine. Outre le célèbre marathon, la tradition veut que les Red Sox jouent un match de baseball à domicile en ce jour.

Expo-Santé et tourisme

Nous avons quitté Montréal tôt samedi matin, le 18 avril. Dans notre autobus, l’ambiance était au partage d’intéressantes anecdotes de course et le ton était donné pour le reste du week end. Nous avons également visionné l’excellent film «Spirit of the Marathon» de même que le reportage «live» du marathon de l’année précédente.

Arrivés tôt en après-midi, nous sommes allés à l’Expo-Santé quérir notre dossard, puce électronique et chandail technique à l’effigie du marathon (un jaune serin plutôt excessif cette année). L’événement avait lieu au Hynes Convention Center et tout était vraiment «BIG», comme les «Amââricains» aiment faire les choses. Compte tenu du nombre de participants à ce prestigieux marathon, il y avait foule et cela prenait de longues secondes pour passer d’un kiosque à l’autre, et de très longues minutes pour passer à la caisse enregistreuse de la boutique officielle Adidas.

À l’Expo, j’ai également eu le grand plaisir de jaser avec Kathrine Switzer (http://www.marathonwoman.com), rendue célèbre par sa participation «illégale» au marathon de Boston en 1967 et sa quasi-expulsion de celui-ci (les femmes n’ont été admises à l’épreuve qu’en 1972 – voir images sur son site web), de même qu’avec Bart Yasso, «Chief Running Officer» de la revue Runner’s World. Dick Hoyt, ce colonel à la retraite de l’armée américaine qui participe à des marathons et des triathlons « Ironman » en transportant son fils handicapé, était présent pour dédicacer son livre dont je recommande la lecture (http://www.amazon.com/Its-Only-Mountain-Dick-Rick/dp/0941072517); il courait bien sûr le marathon avec Rick lundi.

Après environ 3 heures dans cette foire, nous avons soupé chez Cheers, établissement rendu célèbre par la série télévisée éponyme et situé à côté du magnifique «Public Garden». Le dimanche fut consacré à une balade touristique de cette très belle ville. Au souper, considérant que je n’avais pas été particulièrement emballé par le «pasta dinner» l’an dernier, nous avons consommé nos hydrates de carbone ailleurs. Comme l’an dernier, le souper de pâtes officiel avait lieu à l’intérieur du gros bunker servant d’hôtel de ville. Les gens se retrouvent éparpillés un peu partout dans ce temple du béton et le choix de nourriture n’est pas très varié; par contre, il faut saluer l’efficacité du service.

Derniers préparatifs

Pour le grand jour, Pierre avait vu à ce que nous puissions utiliser notre propre autobus pour nous rendre au départ du marathon dans la petite ville d’Hopkinton. Ainsi, nous avons pu y relaxer et faire nos derniers préparatifs avant le départ en tout confort. Au moment opportun, nous avons quitté notre abri pour traverser un «Village des Athlètes» improvisé sur le terrain d’une école secondaire, remettre nos effets dans les autobus qui les apporteront à la ligne d’arrivée et nous rendre dans nos enclos (« corrals ») respectifs pour attendre le départ. Il faut reconnaître à quel point, après toutes ces nombreuses décennies d’expérience, la logistique était réglée au quart de tour.

Et il faut saluer l’expertise de l’organisation pour si bien gérer la présence envahissante de près de 25 000 coureurs fébriles dans cette petite localité rurale. On avait donc prévu 2 vagues de départ, soit les dossards 1 à 13 999 qui s’élançaient à 10h00 et les autres à 10h30, pour éviter un trop grand engorgement lors des premiers kilomètres. Ces deux vagues étaient divisées en groupes de 1 000 coureurs, chacun dans son « corral » selon l’ordre de vélocité. En effet, les numéros de dossard étaient attribués en fonction du temps de qualification utilisé par les coureurs (par exemple, mon dossard no 7321 correspondait à mon temps de 3h15 fait à Corning, NY).

Le parcours

Après l’hymne national et le passage rapide de deux chasseurs dans le ciel, survint le moment tant attendu du départ. Naturellement, à ma hauteur, il m’a fallu environ 4 minutes pour me rendre à la ligne de départ… et 3h20 pour parvenir à celle de l’arrivée. Le ciel était nuageux et un vent de biais, parfois vif, nous rafraîchissait.

Le parcours est à peu près linéaire et débute en milieu rural sur une route bordée d’arbres. Déjà, la foule y est très nombreuse et enthousiaste. La principale difficulté des 10 premiers kilomètres consiste à ne pas se laisser emporter trop vite par l’effet d’entraînement généré par la foule de coureurs (à ce stade de la course, tous sont fringants) et ne pas se faire piéger par une topographie plutôt descendante.

En principe, il convient de se garder des réserves pour bien affronter les 4 côtes de Newton entre les 26e et 32e kilomètres (dont la fameuse «Heartbreak Hill»). En réalité, j’ai forcé la note un tantinet sur les premiers 15 km pour en payer le prix lors de ces ascensions. L’an dernier, les collines de Newton ne m’étaient pas apparues si redoutables et j’avais même trouvé Heartbreak Hill relativement facile. Sans doute que mon tempo «pépère» en première moitié de course y était pour quelque chose. Les marcheurs étaient tout de même nombreux à cet endroit. De l’autre côté de la pente, le parcours redevient descendant en majeure partie jusqu’à l’arrivée à Boston.

Mi-parcours endiablé

Comme l’année précédente, la gent féminine du collège Wellesley s’excite et crie à tue-tête environ à la mi-parcours si bien qu’on peut entendre la clameur au loin. Quel bruit assourdissant! Plusieurs de ces jeunes dames tenaient des pancartes indiquant «marry me», «kiss me» et autres suggestions originales. Toutes s’étiraient au-dessus des barrières pour un «high five». Quelle frénésie! Un moment fort du périple, surtout pour les mecs.

Il faut dire qu’il y avait foule tout le long des 42,2 km du parcours et très peu d’endroits dépourvus de supporters. Étant plus habitué aux parcours où les spectateurs se font plutôt rares, je suis à court de mots pour bien exprimer la sensation extraordinaire d’être encouragé par une foule si nombreuse, si enthousiaste et démonstrative, et pour une si longue durée. L’énergie de ces foules m’a littéralement transporté.

L’arrivée

Étant assez fatigué dès le 30e km, mon sourire est réapparu dès que l’immense enseigne CITGO indiquant le 25e mille s’est signalée à l’horizon. Lors des 4-5 derniers kilomètres, la foule devenait encore plus compacte et bruyante, et une véritable orgie d’encouragements ont rendu les dernières foulées tout simplement magiques.

Après l’arrivée sous l’immense arche bleue, les coureurs étaient accueillis par un dispositif impressionnant de bénévoles qui les dirigeaient vers les tables d’eau, puis vers les endroits où l’on remettait à chacun une couverture métallique, une belle médaille et un goûter frugal, et ensuite vers les autobus contenant les effets personnels. Voilà une logistique bien huilée.

Les statistiques

Je pense qu’un grand «WOW!» s’avère la conclusion partagée par la majorité des 22 849 coureurs ayant franchi le fil d’arrivée, le premier en 2h08 et le dernier en plus de 7h00. Mes amis Laurent et Mathieu ont terminé ensemble en 2h56 et Bill Rodgers, gagnant de Boston à quatre reprises (1975 et 1978-79-80 et icône du marathon chez l’Oncle Sam dans les années ‘70 et ‘80), était de retour pour compléter l’épreuve en 4h06.

Deux coureurs québécois connus, Louis-Philippe Garnier et Pierre-Luc Goulet, ont terminé en 2h38 et 2h59 respectivement; après avoir remporté l’édition 2008 du marathon de Rimouski (son premier), Audrey Longval faisait bonne figure avec 3h14. Pierre, notre G.O., complétait l’épreuve avec un excellent 3h53.

En guise de dessert pour ce menu de statistiques, Albert Miclette et son épouse Huguette ont souligné de belle manière leurs 50 années de mariage sur la route d’Hopkinton à Boston. Yves Boisvert de La Presse (également un coureur) en traite dans son excellente chronique que je vous invite à lire : http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/yves-boisvert/200904/24/01-850177-une-longue-et-belle-course.php).

Enfin, quoi de mieux pour célébrer une aventure sportive qu’un gros hamburger agrémenté de frites et arrosé d’une bonne bière locale… De quoi refaire le plein de calories!

Marc Dagenais

Tucson Marathon 2008

Tucson Marathon 2008

 
logo marathon Tucson

Courir dans le désert

Bien sûr, le titre est un brin exagéré!! Je n’ai point couru à travers le Sahara, mais plutôt participé au marathon de Tucson (Arizona) avec 5 amigos du club de St-Bruno. Cette ville, où les terre-pleins divisant les grandes avenues sont peuplés de beaux cactus élancés, nous garantissait tout de même un dépaysement complet en ce premier week end du mois de décembre.

Le nom officiel de l’événement, soit le « Holualoa Tucson Marathon« , apporte même une touche d’exotisme en évoquant une île paradisiaque du Pacifique Sud; pourtant, il s’agit de la dénomination d’une société immobilière locale qui est le principal commanditaire de la course.

Peu avant l’atterrissage, le bref survol de Phoenix, capitale et métropole de l’État, nous avait déjà permis d’apprécier la beauté particulière du paysage qui l’entoure, particulièrement ces montagnes rocailleuses presque dénuées de végétation mis à part de nombreux arbustes et de beaux spécimens de cactus. La route menant à Tucson a continué de nous charmer et la température clémente était vraiment confortable en ce vendredi après-midi; naturellement, on note vite l’absence de facteur « humidex ».

L’hôtel principal associé à l’événement, le Hilton El Conquistador Golf & Tennis Resort, est avantageusement niché au pied du massif des Monts Santa Catalina et nous offrait une vue splendide sur les environs. À l’écart de la ville, cet endroit qui ne souffre pas de pollution visuelle, nous offrait aussi un ciel étoilé qu’il nous a été permis de contempler dans le confort absolu d’un bain à remous extérieur. Ah! Volupté avant l’épreuve…

Photo source: Canada Français, 31 Déc 2008

Samedi matin fut naturellement consacré au retrait des dossards et à la visite du Health & Fitness Expo qui avait lieu à notre hôtel. Ce salon était relativement petit et convivial et notre trousse du coureur était à la hauteur, le T-shirt technique étant très léger. Les prénoms apparaissent sur les dossards et la puce électronique nous était fournie sous forme de languette auto-adhésive fixée aux lacets (voir www.chronotrack.com à ce sujet).

J’en profite pour glisser un mot sur Pam Reed, directrice de l’événement, dont je viens de terminer le captivant récit autobiographique, « The Extra Mile ». Son palmarès suscite les superlatifs : gagnante (« overall ») du mythique Badwater (www.badwater.com) en 2002 et 2003, un ultra-marathon de 135 milles parcouru dans la Vallée de la Mort (Californie) au milieu de l’été; et « recordwoman » des États-Unis pour les épreuves de 24 et 48 heures en plus de ses participations à plus de 100 marathons et quelques triathlons dont le mythique Ironman d’Hawaii. Elle repoussa les limites de l’endurance en devenant la première femme à avoir couru 300 milles sans dormir.

Nous avons profité du samedi après-midi pour visiter Tombstone, petite ville du sud de l’Arizona rendue célèbre par de nombreux films « western » dont le classique « Gunfight at OK Corral », produit en 1957 d’après la célèbre fusillade opposant Wyatt Earp (1848-1929) et ses frères à un clan de desperados. Plusieurs bâtiments d’époque furent restaurés dont le Big Nose Kate’s Saloon où nous nous sommes sustentés, entourés de personnages hauts en couleurs. De retour à l’hôtel, le souper de pâtes était animé avec de nombreux prix de présence; la bouffe était correcte, sans plus.

Le lendemain, pour ne pas louper le départ des navettes de l’hôtel à 5h00, le lever du corps eut lieu à 4h00. Le parcours du marathon en était un de type « point A au point B », la ligne de départ se trouvant près de la petite ville d’Oracle, au nord de Tucson. Les navettes ont roulé en campagne dans l’obscurité pour nous amener à cet endroit qui nous semblait au beau milieu de nulle part.

L’aire de départ, réduite à sa plus simple expression, nous semblait surréaliste : un gros projecteur éclairait ce qui allait devenir notre ligne de départ, alors que les alentours étaient encore plongés dans la noirceur. Des distributrices d’eau étaient regroupées tout près de la douzaine de toilettes portables. Arrivés sur le site vers 5h50, il nous restait à tuer le temps avant le départ fixé à 7h30 et, à part visiter le cabinet d’aisance ou les buissons (gare aux cactus!) à quelques reprises, le choix d’activités était plutôt restreint.

Heureusement que les autobus-navettes sont demeurés sur place, nous offrant ainsi un refuge difficile à refuser puisque le fond de l’air était assez frisquet. En outre, le rembourrage d’un siège d’autobus convient davantage au séant qu’un tas de cailloux ou un appui en polymère au-dessus de matières putrescibles. L’atmosphère s’est finalement réchauffée avec l’apparition des premières lueurs de l’aurore peu avant le départ.

Après nous avoir annoncé un retard possible parce que le système de chronométrage tardait à arriver sur le site, l’organisation confirmait l’heure prévue in extremis. Alors que je termine mon « travail » de dernière minute dans l’une des toilettes portables, l’annonceur signale qu’il reste une minute avant le signal puis, environ une quinzaine de secondes plus tard (une constatation partagée par d’autres), il entreprend le décompte : 10, 9, 8, 7… Je ne pense pas être sorti aussi rapidement d’un lieu d’aisance de toute ma vie. Ensuite, ce fut le festival du dépassement tous azimuts pour m’installer près du meneur d’allure (ou « lapin ») de 3h20.

Sauf en quelques endroits, le parcours du marathon est essentiellement descendant et nous amène d’une altitude de 4800 pieds (départ) vers 3080 pieds (arrivée). Je ne me souviens pas d’avoir ressenti l’effet d’altitude comme au marathon de Denver, sans doute parce que nous sommes descendus assez rapidement, notamment les 2 premiers milles (à l’instar du tracé de Boston). Après une légère remontée, nous redescendions l’équivalent de la hauteur du Mont Royal jusqu’au 10e mille où nous quittions la route principale pour effectuer un aller-retour sur le chemin menant à Biosphère II.

Je me permets un autre aparté pour mentionner qu’il s’agit d’un site expérimental construit entre 1987 et 1991 à grands frais par des promoteurs privés, afin de reproduire un système écologique artificiel clos (voir www.b2science.org ou le site Wikipedia à ce sujet). Deux missions habitées y eurent lieu dans les années 90. Actuellement, l’Université d’Arizona y poursuit des recherches bien que l’immense structure ne soit plus un système clos.

Chemin faisant vers cet endroit exceptionnel, nous pouvions contempler un beau massif montagneux avec des traces de neige au sommet. Par contre, nous faisions demi-tour à la barrière d’entrée de Biosphère II sans même apercevoir ne serait-ce qu’une partie de cette imposante structure. Dommage! Cette portion du parcours d’une longueur de près de 4 milles nous réservait une autre surprise, soit un relief passablement accidenté avec de bonnes montées dont le degré de difficulté était difficile à deviner en examinant le plan en relief de la course qui apparaît sur le site internet.

Après ce détour plus laborieux que prévu, le parcours nous entraînait ensuite dans un long toboggan descendant d’environ 1000 pieds jusqu’au 24e mille. Un peu plus loin, quelques joueurs de tam-tams nous insufflait ce qu’il fallait d’énergie pour affronter la dernière montée avant de terminer sur les terrains d’une école secondaire en banlieue nord-ouest de Tucson (soit Oro Valley), à l’ombre des Monts Santa Catalina.

Photo source: Canada Français, 31 Déc 2008

Dans l’ensemble, j’ai bien aimé le parcours qui nous offrait des paysages très différents du Québec. À l’exception des deux massifs montagneux dominant Biosphère II et l’aire d’arrivée, le relief était assez éloigné du parcours et notre route traversait une longue plaine désertique et inhabitée. D’aucuns ont trouvé le paysage assez répétitif, sans vie et triste, et tout coureur à la recherche d’encouragement des foules se serait définitivement trompé d’épreuve, cette course se prêtant davantage à l’introspection. Quant à la température du jour, elle s’est avérée très confortable et, par chance, le ciel demeuré nuageux nous épargna les chauds rayons de soleil (il aurait autrement été impossible de trouver de l’ombre).

La première section du parcours était littéralement fermée à toute circulation routière puis, à l’exception de la 2e moitié du dernier mille où les voitures nous frôlaient presque, la sécurité sur le reste du tracé était irréprochable avec une présence policière assurée à chaque intersection et une quantité phénoménale de cônes sur la route. Les postes de ravitaillement étaient adéquatement pourvus en eau et en… XOOD, la boisson énergisante concotée localement qui remplaçait l’éternel Gatorade; je n’ai pas détesté mais je sais que ce produit n’a pas fait l’unanimité!

À l’arrivée, les médailles remises aux finissants ont l’originalité d’épouser la forme du cactus mais sont bien petites; enfin, le buffet d’après-course avait peu à offrir en termes de solides (pretzels et tortillas au beurre d’arachides…hum!). Notre navette de retour à l’hôtel était pilotée par un Père Noël qui avait la bouille et la barbe de l’emploi.

Le premier marathonien compléta l’épreuve en 2h38 et la première coureuse, en 2h50; le 1004e et dernier marathonien fermait la marche en 7h56. Outre l’épreuve-phare, l’événement comportait aussi un demi-marathon que 1462 participants ont complété, et un marathon à relais comportant 60 équipes de 4 personnes, dont certaines aux noms évocateurs tels que « 3 Chicks & Richard », « Desert Divas » et « Fab, Fun & Fortyish ». Après vérification sommaire, nous n’étions que 8 Québécois participant au marathon.

Finalement, un séjour en Arizona ne serait sans doute pas complet sans une virée au Grand Canyon. Le lendemain du marathon, trois d’entre nous avons effectué une randonnée de 3h30 avec un dénivelé d’environ 2000 pieds à descendre puis remonter. Quel endroit magnifique !! Le matin suivant, il neigeait à Grand Canyon Village.

Paru dans l’hebdo ‘Le Canada Français’ du 31 décembre 2008,
voici un article relié avec photos de membres du club de St-Bruno.

Marc Dagenais

Marathon de Denver 2008

Marathon de Denver 2008

Courir en altitude

En tant que marathoniens, nous essayons tous un jour ou l’autre de repousser nos limites. C’est ce que je souhaitais en participant à mon 10e marathon à Denver (Colorado), tout juste 2 petites semaines après avoir complété le marathon WineGlass (Corning, État de New York). Le second volet de mon défi était de courir les 26,2 milles à une altitude moyenne de 5280 pieds puisque Denver est aussi désignée « the Mile High City ».

Ce jeune marathon (www.denvermarathon.com) en était à sa 3e édition le 19 octobre dernier alors que la ville célèbre cette année son 150e anniversaire. Cette belle ville moderne s’étend au pied des magnifiques montagnes Rocheuses sur un haut plateau. Durant tout le week end, la température fut des plus agréables grimpant jusqu’à plus de 20 degrés Celsius en milieu de journée avec du soleil à revendre; le temps clair nous a permis d’apercevoir les Rocheuses à plusieurs endroits du centre-ville.

Je suis arrivé samedi avec Bruno St-Pierre, membre du club de St-Bruno et du 50 States Club (http://www.50statesmarathonclub.com/50dc/index.html), un regroupement de marathoniens dont l’objectif est de compléter au moins un marathon dans chacun des 50 États; Bruno en était à son 32e marathon en vue de cet objectif (il en faut 10 pour devenir membre). Nous n’avons pas tardé à nous rendre au Health & Fitness Expo qui avait lieu à l’intérieur du vaste et très moderne palais des congrès, au centre-ville.

L’Expo était de bonne taille avec de nombreux kiosques; toutefois, en recevant notre « kit » du coureur, nous eurent la surprise d’y trouver un T-shirt en coton! Alors que la très grande majorité des événements de course à pied offrent maintenant des vêtements « techniques » et considérant un frais d’inscription supérieur à 100 $, le mot « cheap » m’est promptement apparu à l’esprit. D’ailleurs, les quelques blogueurs qui ont commenté l’événement sur (www.marathonguide.com) n’ont pas manqué d’exprimer un sentiment similaire.

Par ailleurs, plusieurs exposés étaient prévus à l’Expo et nous avons eu le plaisir d’entendre Alan Culpepper, un athlète accompli bien connu aux États-Unis et gagnant des essais olympiques américains en 2004. Son « PR » de 2h09 au marathon de Chicago lui a valu d’égaler le record U.S. pour un premier marathon jusqu’alors détenu sans partage par le célèbre Alberto Salazar. Très sympathique et ouvert aux nombreuses questions, M. Culpepper nous a notamment livré quelques trucs pour la course en altitude.

Je retiens qu’après un effort plus intense ayant fait grimper les pulsations (par exemple, en attaquant une montée de façon agressive), il est nettement plus difficile par la suite de ramener le rythme cardiaque et la respiration à un niveau plus normal, alors qu’il suffit de quelques minutes d’effort modéré en basse altitude. De plus, il n’existe pas de règle universelle quant à la durée du temps d’acclimatation (en altitude) préalable à une épreuve sportive comme un marathon; il semble que ce soit variable d’un individu à l’autre puisque certains ne ressentent l’effet d’altitude qu’après quelques jours sur les lieux (à retardement en quelque sorte).

Après une bonne sieste, nous avons participé au « pasta dinner » qui avait lieu à notre hôtel, judicieusement situé à proximité des lieux de départ et d’arrivée, au centre-ville. Pour bien se préparer au départ matinal du lendemain à 7h00, le lever du corps eut lieu à 4h00 afin de permettre un petit-déjeuner qui respecte cette loi non-écrite instituant un délai de 3 heures au préalable. Au signal de départ, le soleil commençait à peine à se lever et la cohorte de coureurs s’ébranlait à la mi-pénombre. En l’absence de décor naturel dans cet environnement exclusivement urbain, les reflets du soleil matinal sur certains édifices au cours des 30 premières minutes, donnait tout de même un peu plus de couleur au mobilier urbain.

Outre l’épreuve-phare, l’événement comportait aussi un marathon à relais et un demi-marathon, et les 3 épreuves débutaient simultanément, congestionnant un peu la circulation pour le premier mille. Les demi-marathoniens nous ont accompagné jusqu’au 12e mille où ils bifurquaient pour rentrer au bercail, produisant ainsi un drôle d’effet sur la dynamique du peloton puisque, tout à coup, le nombre de coureurs encore sur le parcours baissa dramatiquement et nous avions beaucoup d’espace après avoir couru presqu’au coude-à-coude l’instant précédent.

Quoiqu’entièrement urbain, le parcours était tout de même assez beau, offrant une vue sur les Rocheuses à certains endroits. L’aire de départ et d’arrivée était adjacente au magnifique bâtiment du Capitole. Le peloton circulait à l’intérieur de 3 parcs en plus de passer à côté du Pepsi Center (domicile de l’équipe de hockey) et du Coors Field (baseball). À la mi-parcours, on longeait une large avenue bordée d’arbres matures et de résidences cossues. Mis à part quelques petites dénivellations et faux-plats, le tracé présentait bien peu de relief puisque la ville repose sur un haut plateau tout juste à côté des montagnes.

Tout au long du marathon, je n’ai jamais atteint mon « second souffle », ma respiration demeurant légèrement ardue. Au 10e mille, j’avais hâte de terminer. De plus, j’étais un peu plus courbaturé qu’à Corning et, à compter du 18e mille, j’ai fait quelques très courtes pauses de marche. Malgré tout, je considère mon temps de 3h28 aussi bon sinon meilleur que celui de 3h15 à WineGlass. Bruno aussi a ressenti cet effet d’altitude; il a terminé sous les 4h00, un très bel exploit après plus de 40 marathons (et ultras) depuis janvier 2006.

Avec Dave McGillivray, également directeur du marathon de Boston, à sa tête, l’organisation s’est avérée à la hauteur en termes de signalisation, postes de ravitaillement, sécurité et « party » d’après-course; à cet égard, les fruits et bagels étaient offerts à volonté, ce qui change des événements où tout semble sévèrement contrôlé et rationné. Les médailles remises aux finissants sont belles mais sobres.

Nous pouvions aussi déguster à volonté une bonne bière locale près de l’aire d’arrivée, après les kiosques de denrées et la tente de massage. À ce sujet, j’y ai causé tout un émoi lorsqu’en pleine séance, j’ai crampé brusquement (mollet droit), exprimé quelques jurons à voix haute, fait paniquer la jeune massothérapeute qui était sur mon cas et fait intervenir le superviseur (un costaud à la carrure « soviétique »); je fus le centre d’attraction pour quelques minutes!

Le premier coureur compléta l’épreuve en 2h22 et la première coureuse, en 2h42; le 1723e et dernier marathonien fermait la marche en 6h31. 3890 autres coureurs ont terminé le demi-marathon et un total de près de 8000 participants (de 46 États et 13 pays) se sont mesurés à l’une ou l’autre des épreuves; après vérification sommaire, Bruno et moi étions les 2 seuls Québécois participant au marathon.

Le soir, j’ai dégusté un repas typiquement western au Buckhorn Exchange (www.buckhorn.com), en affaires depuis 1893, avec du serpent à sonnettes et des « Rocky Mountain Oysters » (je vous laisse deviner) en guise d’entrées, suivis par du bison et de l’orignal, le tout arrosé d’excellente bière locale. De quoi refaire le plein de protéines pour favoriser la récupération!

Marc Dagenais

Ultimate XC Moab 2008

Ultimate XC Moab 2008

Bruno St-Pierre

par Bruno St-Pierre

Courir un ultra marathon est déjà une expérience spéciale, mais le faire dans un décor aussi exceptionnel que celui de Moab, Utah, est quasi indescriptible…

Moab est une petite ville de moins de 5,000 habitants qui est décrite par plusieurs comme étant le paradis du plein-air. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs que ce magnifique coin des États-Unis a été choisi par Hollywood comme toile de fond pour des films tels que « Forrest Gump », « Indiana Jones » et « Thelma et Louise » !

C’est donc par un samedi matin ensoleillé mais près du point de congélation que le départ des diverses épreuves du UltimateXC de Moab fut donné. Les chauds rayons du soleil et les efforts investis à faire face aux multiples défis du parcours ont mis peu de temps à réchauffer les ardeurs des coureurs s’élançant avec entrain dans un parcours enchanteur mais des plus techniques.

Cette troisième tranche de la série UltimateXC (après celle de Val-Morin en juin et celle de Jay Peak, Vermont, en juillet) fut une expérience extraordinaire, bien que les coureurs attirés par le bitume ou ceux carburants aux applaudissements des spectateurs ne seraient guère de cet avis…

Une vingtaine de québécois ont pris part aux diverses épreuves de la première édition de cette course (en plus de la course de 50 km à laquelle j’ai participée, des parcours de 20 et 10 miles étaient également offerts). A noter qu’environ 30% des coureurs inscrits au 50km ne pouvant compléter l’épreuve ont dû s’en remettre à celle de 20 miles en cours de route.

Le parcours escarpé et hors des sentiers battus fut sans contredit celui avec le plus haut niveau de difficulté auquel j’ai participé à ce jour. Le paysage à couper le souffle et le sentiment d’accomplissement m’ont par contre permis de compléter l’épreuve avec un immense sentiment de satisfaction. Il s’agissait pour moi d’une 13e course d’endurance cette année et d’un marathon ou ultra marathon dans un 33e état américain (plus que 17 états à conquérir en route vers mon objectif de compléter un marathon ou un ultra dans chacun des 50 états) et cette épreuve restera gravée à jamais dans ma mémoire !

L’organisation hors pair avait pris un grand soin de bien baliser le parcours – des indications étaient d’ailleurs présentes à tous les 10-15 mètres – ce qui fut très apprécié après les mésaventures vécues par plusieurs coureurs s’étant égarés lors du UltimateXC de Val-Morin (dont l’auteur de ces lignes…). Les postes de ravitaillement étaient judicieusement placés, même si un point d’eau additionnel aurait été apprécié après avoir franchi le dernier défi important du parcours (le sommet du Moab Rim trailhead).

Le grand succès de cet événement aurait été impossible sans la générosité des bénévoles et le dynamisme de toute l’équipe de Dan DesRosiers, le directeur des courses UltimateXC.

Bonne continuation au UltimateXC !

Site web : http://www.ultimatexc.com/

Marathon WineGlass

Marathon WineGlass

Marathon Campagne et Champagne!

La plupart du temps, le syndrome de la page blanche résulte d’un manque d’idées ou d’inspiration; plus rarement, la panne provient d’une bousculade d’idées et d’émotions. Me voici confronté à la seconde situation alors que la magie du premier week end d’octobre vécu avec mes amis du club de St-Bruno au 27e marathon WineGlass (www.wineglassmarathon.com) subsiste même après plus d’un mois et un autre marathon.

WineGlass a tout pour plaire à ceux qui recherchent un décor naturel, une organisation conviviale, une foule réduite et un environnement « zen » qui invite à la détente de l’esprit malgré le sérieux de la compétition. Le parcours de ce marathon champêtre s’étend du petit village de Bath jusqu’à la petite ville de Corning au sud de la région des « Finger Lakes » et au sud-ouest de Syracuse dans l’État de New York, à l’intérieur d’un écrin de verdure vallonné qui n’est pas sans rappeler nos Laurentides. Ce splendide décor fut drôlement mis en valeur par une météo des plus clémentes pour tout le week end, même si le fond de l’air était assez frais.

Corning, siège de l’organisation de l’événement, s’avère un charmant mélange de chef-lieu de région rurale et petite ville industrielle de la première moitié du XXe siècle, avec une rue principale tout-à-fait typique. Nichée au creux d’une vallée ceinte de collines qui commençaient (quoiqu’encore timidement) à nous montrer leurs belles couleurs automnales, cette sympathique bourgade qui respire le bonheur tranquille et où le temps semble suspendu, est évidemment très peu connue des Montréalais bien qu’elle se classe pourtant au 3e rang des attractions touristiques de l’État de New York après la mégapole éponyme et Niagara Falls, rien de moins!

Aussi connue comme « Crystal City », Corning abrite le siège de la société éponyme et on y trouve également un très beau, intéressant et instructif musée du verre (www.cmog.org) où l’on peut naturellement assister à quelques impressionnantes démonstrations du savoir-faire des artisans du verre. Enfin, la ville se trouve au cœur d’une région viticole dont les origines remontent à 1854, d’où le nom associé au marathon local. D’ailleurs, chaque participant recevait (avec son dossard) une petite bouteille de vin mousseux local Pleasant Valley (www.pleasantvalleywine.com) qui s’est finalement avéré une agréable surprise.

Y compris votre tout dévoué, nous étions sept membres du club à courir dans ce cadre champêtre, dont Nathalie Goyer qui revenait défendre son titre de championne acquis l’an dernier. Nous sommes partis vendredi afin de profiter pleinement de la journée précédant l’épreuve. À notre arrivée à l’hôtel, quelqu’un a prévenu le directeur du marathon de notre présence et celui-ci s’est empressé de venir saluer la championne 2007 et ses amis.

Samedi matin fut naturellement consacré au retrait des dossards. Notre dossard de très grande taille intégrait la puce électronique à l’endos et le T-shirt « technique » à manches longues de l’événement était très bien. Le Sport & Fitness Expo était aussi minuscule que les aubaines étaient énormes sur les chaussures et vêtements techniques; vu notre présence très matinale, nous y avons fait de bien bonnes affaires. Les gens à l’Expo, y compris le très sympathique directeur, étaient chaleureux et savaient drôlement bien communiquer leur bonne humeur. On croyait être à un pique-nique paroissial. L’après-midi fut consacré à la sieste et la visite du musée; le soir venu, il n’y avait pas de souper de pâtes officiel, mais l’organisation nous avait distribué une liste de restaurants où tous pouvaient faire le plein en hydrates de carbone.

Le dimanche matin, le départ du marathon avait lieu à 8h00 (une heure plus tôt que l’année précédente) et, outre l’épreuve-phare, l’événement comportait aussi un marathon à relais (équipes de trois) mais pas de demi-marathon ou 10 km. Des navettes (bus scolaires) nous conduisaient à Bath où nous pouvions attendre à l’intérieur d’une usine de produits d’éclairage Philips; heureusement puisque la température à l’extérieur frôlait le point de congélation!

Le parcours consiste essentiellement en une descente graduelle d’environ 200 pieds, malgré deux petites montées aux 5e et 22e milles, ce qui en fait un parcours très rapide (« flat & fast »), propice pour y obtenir une qualification pour le marathon de Boston (www.baa.org), ce que je n’ai pas manqué de faire avec 15 minutes d’avance sur le temps requis.

Le départ fut donné à travers une bonne couche de brume matinale qui a persisté tout au long de la première heure au moins, nous empêchant de bien voir l’environnement que l’on devinait néanmoins bucolique. Ce brouillard donnait à la course un cachet bien spécial et, à mesure qu’il se levait lentement, on pouvait apprécier les charmes campagnards de notre route traversant champs et pâturages, sous l’œil un peu blasé de troupeaux de bovins.

Notre parcours traversait quelques petits villages de moins de 1000 habitants. Les routes ne pouvaient être entièrement fermées mais un couloir délimité par des cônes nous procurait un niveau acceptable de sécurité d’autant plus que la circulation automobile à cet endroit s’avérait plutôt tranquille (comme tout le reste) en cette matinée dominicale. L’environnement m’a fait penser aux premiers kilomètres du marathon de Boston; par contre, avec 547 coureurs ayant franchi le fil d’arrivée, la course demeurait intime et convenait ainsi à merveille à ceux qui détestent les « big events ».

Malgré ce caractère intimiste, l’organisation s’est avérée à la hauteur des grands événements en termes de signalisation, postes de ravitaillement, sécurité, « goodies » et « party » d’après-course; à cet égard, la soupe et les pointes de pizza étaient délicieuses et offertes à volonté, ce qui change des événements où tout semble sévèrement contrôlé et rationné. La cérémonie de remise des médailles fut par contre très peu ponctuelle (soyons charitables) et assez laborieuse.

Les médailles remises aux finissants sont tout simplement magnifiques puisqu’il s’agit d’une œuvre artisanale en verre (quoi d’autre?) de très bonne dimension et faite à la main, localement. Une section du site web (voir ci-haut) est consacrée à la fabrication de cette médaille qui s’est d’ailleurs méritée une mention dans la mini-rubrique « Best Schwag – Awards worth bonking for » de la revue Runner’s World, édition de septembre 2008. Chaque médaille ayant son revers, celle de WineGlass est évidemment fragile comme notre ami Gilles l’a découvert par accident; qu’à cela ne tienne, l’organisation s’est empressée de lui en expédier une autre.

Le premier coureur compléta l’épreuve en 2h27 et la première coureuse, Nathalie Goyer, en 2h50. Nathalie fut escortée en quelque sorte par Laurent Jugant (2h49) et Mathieu Girard (2h51), ce qui illustre peut-être l’instinct grégaire de notre club! Terry Gehl, un membre bien connu de l’élite québécoise, termina au troisième rang global avec 2h34. Le dernier coureur fermait la marche en 7h14. Mes autres compagnons (Gilles Cadotte, Marc Lavoie et Bruno St-Pierre) et moi-même avons bien fait et sommes très heureux de notre expérience. Voyager en groupe ajoute une dimension humaine vraiment spéciale!

Pour conclure, en mélangeant ville charmante, cadre naturel enchanteur, température idéale, superbe épreuve et belle « gang » de gens formidables, vous obtiendrez un week end inoubliable et magique. Prochain rendez-vous : Denver dans 2 petites semaines.

Marc Dagenais

Boilermaker 2008

Boilermaker 2008

BOILERMAKER : jamais deux sans trois !

Se taper plus de 1000 kilomètres en voiture et consacrer une fin de semaine d’été pour aller courir un bref 15 kilomètres ??!! Pas évident; d’autant plus que la ville d’Utica, dans l’État de New York, n’est certes pas une destination touristique connue. Toutefois, nombre de coureurs savent qu’à chaque second week end de juillet, s’y déroule la plus importante course à pied de 15 km aux États-Unis (et certainement dans les Amériques): le Boilermaker (www.boilermaker.com) qui en était à sa 31e édition.

Pour les gens de cette capitale régionale, le Boilermaker week end s’avère aussi important que le long congé du Thanksgiving. Ayant pu apprécier l’importance de l’événement en même temps que son caractère convivial et festif, j’y participais pour la troisième année consécutive, avec trois amis.

Dès l’arrivée à Utica, le samedi 12 juillet, nous sommes allés quérir notre dossard, puce et sac de goodies. Avec plus de 10 000 participants au cours des dernières années, l’organisation attribue des dossards de couleurs différentes afin de séparer les coureurs en fonction du temps de course réalisé antérieurement (ou tout simplement estimé), tel que demandé lors de l’inscription.

Doit-on y voir un reflet de la conjoncture socio-économique actuelle aux États-Unis? Nous avons constaté que le Health & Fitness Expo avait peu à offrir cette année, que le sac de goodies était réduit à sa plus simple expression et que la naguère toute puissante General Motors ne figurait plus parmi les principaux commanditaires. Après l’Expo, nous sommes allés courir sur la partie du parcours qui traverse un beau terrain de golf surplombant la vallée environnante. En courant ainsi de manière récréative, j’ai pu découvrir un magnifique point de vue que j’avais à peine remarqué durant le Boilermaker de 2006 et 2007 (et que je ne remarquerai même pas le lendemain)!

Cette année, nous n’avons pu visiter le National Distance Running Hall of Fame (www.distancerunning.com) puisqu’il était fermé en fin d’après-midi; l’an dernier, il n’y avait personne à part nous lors de notre visite. Il me semble que la promotion de cet endroit soit bien discrète! Après souper, notre marche au centre-ville d’Utica nous a permis, cette année encore, de constater que l’endroit est désert bien que nous étions pourtant à la veille d’un événement majeur. Il faut dire qu’Utica, ville industrielle ayant prospéré au cours de la première moitié du 20e siècle, notamment avec le textile, éprouve un déclin graduel depuis quelques décennies qui laisse d’ailleurs des marques plutôt apparentes sur le paysage urbain en plusieurs endroits.

Dimanche matin, 13 juillet, nous nous rendons près de l’arrivée pour monter à bord d’une des nombreuses navettes qui amènent les coureurs au point de départ. À défaut d’une distance d’envergure, l’organisation de l’événement est du même calibre que pour les grands marathons. Sur la rue où avait lieu le départ, des enceintes clôturées (avec personnel de sécurité) séparaient les différents sous-groupes de coureurs. Après l’hymne national, tous les coureurs se sont élancés à 8h00 AM.

Quelle belle course ! Dans une ambiance de fête, il m’a semblé que tous les citoyens d’Utica, pourtant invisibles hier encore, s’étaient donné rendez-vous en bordure du parcours. La foule très nombreuse ne ménageait pas ses encouragements et de nombreuses personnes offraient des bouteilles d’eau, une douche à l’arrosoir et des popsicles ! Des music bands nous faisaient vibrer et d’autres personnages nous ont divertis. À l’œil, je crois qu’il y avait le double de points de ravitaillement par rapport aux kilomètres à parcourir. Enfin, après quelques gouttes de pluie avant le départ, le soleil est graduellement apparu; à l’instar des années précédentes, la température est décidément très humide dans cette vallée.

À l’arrivée, après avoir ramassé au passage l’épinglette (vraiment microscopique cette année!) du finisher, de l’eau, des fruits et une ou plusieurs boissons énergétiques, les 9773 coureurs ayant terminé l’épreuve étaient dirigés vers l’immense cour de la brasserie où est concoctée la délicieuse bière Saranac, soit l’endroit où se tenait le désormais célèbre post-race party. Toute la ville y était… et pour cause : la bière y coulait à flots, « gratos » en plus !

Le premier coureur a terminé en 44 minutes 17 secondes et la première femme en 50 minutes 39 secondes. La seconde femme, la célèbre Catherine Ndereba, suivait d’à peine une seconde! Cette coureuse d’exception a déjà remporté 4 Boilermakers (1996, 1999, 2000 et 2001) et s’est illustrée notamment au demi-marathon de Montréal le 20 avril dernier.

Match nul parmi les 10 premiers : 5 sont originaires du Kenya et 5 de l’Éthiopie. Mon ami Laurent Jugant a terminé 3e de son groupe d’âge en 55 minutes et je me suis contenté de 1h03. D’ailleurs, l’effondrement soudain d’un coureur qui a dû être escorté hors de la course à 200 mètres de l’arrivée, tout juste devant mes yeux, m’a encore fait apprécier le simple bonheur de franchir le fil d’arrivée, peu importe la distance.

Par ailleurs, le système de puces électroniques a connu quelques ennuis au départ si bien que les temps de course sont établis avec le « Gun Time », ce qui s’avère donc progressivement inexact au fur et à mesure que l’on s’avance vers l’arrière du peloton. Autre point à noter : l’absence de feux d’artifice cette année au post-race party… Est-ce un autre signe des temps ? Il faut dire qu’en matinée, je n’ai jamais trouvé l’idée géniale puisqu’il s’agit bien plus de vacarme qu’autre chose.

Enfin, chaque coureur reçoit par la poste une copie de l’édition du lendemain de la course du quotidien local Observer-Dispatch (www.uticaod.com), dans lequel on trouve tous les résultats, de nombreuses photos et d’intéressantes anecdotes. Je l’ai encore lu avec grand plaisir d’un bout à l’autre. Bref, le Boilermaker est bien plus qu’une course, c’est un événement.

Marc Dagenais

KeyBank Vermont City Marathon

KeyBank Vermont City Marathon

UN VERT… MARATHON

Sauf pour une température légèrement plus fraîche, on ne pouvait espérer de meilleures conditions climatiques pour la 20e édition du KeyBank Vermont City Marathon en ce dimanche 25 mai 2008 (www.runvermont.org). Dans cette belle petite ville de Burlington baignée par le magnifique Lac Champlain sur lequel se reflétait, en ce week end ensoleillé, la majestueuse chaîne des Adirondacks, tout respire la sérénité. Nature, espaces verts et magnifique plan d’eau se conjuguent pour faire de ce gros village un oasis tranquille que même la fébrilité normale liée à la préparation et tenue d’un marathon ne vient troubler.

Outre votre tout dévoué, huit membres du club du mont St-Bruno, dont un qui effectuait son baptême marathonien, ont troqué le marathon de la capitale nationale pour courir dans cet écrin champêtre en sol étranger, mais pourtant si près de la maison. Tous ont apprécié les charmes de la métropole de l’État voisin.

Nous sommes arrivés tôt la veille afin de pouvoir profiter d’une sieste en après-midi après la séance de retrait des dossards et de « magasinage » au Sport & Fitness Expo tenu à l’hôtel Sheraton où nous logions, ainsi qu’un lunch au centre-ville. Au cœur de celui-ci se trouve une belle et sympathique rue piétonnière où nous avons assisté à un spectacle improvisé de break dance. Le salon (Expo) était plutôt petit et, outre le T-shirt officiel « technique » fourni dans notre « kit », les vêtements aux couleurs de l’événement étaient presqu’uniquement en coton. De plus, il n’y avait que peu de kiosques reliés à d’autres courses. Dommage! Nous avons aussi constaté que les prix des souliers de course étaient bien plus avantageux qu’au Québec (re-dommage)!

Après un copieux « pasta dinner » à l’hôtel suivi d’une marche au campus universitaire (magnifiques vieux bâtiments de pierre rouge) et d’une trop courte nuit de sommeil, nous prenions tôt l’autobus nous menant à l’aire de départ au Battery Park. Ce parc trône avantageusement au sommet d’un escarpement et offre ainsi une vue à couper le souffle sur le lac et les montagnes. Tout près, en contrebas, l’on distingue le Waterfront Park qui porte bien son nom et accueille l’aire d’arrivée. Le Battery Park est aussi un lieu historique (guerre de 1812) où les locaux ont répondu par la bouche de leurs canons aux envahisseurs de Sa Majesté qui ont prestement déguerpi.

Au signal du départ, nous avons déguerpi à notre tour pour une balade de 26,2 milles. En effet, les distances sont en milles au pays de l’Oncle Sam, ce qui demande aux coureurs de type « métronome » ayant l’œil rivé à leur montre, une certaine adaptation. Le départ général avait lieu à 8h05 AM, cinq minutes après les fauteuils roulants. Avec l’absence de nuages dans le ciel, ce départ matinal fut fort apprécié; heureusement d’ailleurs qu’une brise légère rafraîchissait l’atmosphère. L’événement ne comprenait pas de demi-marathon, puisque cette épreuve eut lieu séparément le 5 avril précédent.

Le marathon suit un beau parcours urbain qui en met plein la vue aux quelques endroits longeant le lac. Une première boucle au sud-est du centre-ville nous promène dans un quartier résidentiel tranquille et assez ombragé pour les trois premiers milles. En remontant au nord, nous empruntons la rue piétonnière du centre-ville une première fois sous les vivats d’une foule enthousiaste. Les six prochains milles sont courus sur une large avenue hors de la ville et à travers champs, en mode aller-retour.

Le peloton revient donc sur la rue piétonnière (toujours sous les vivats) en direction sud cette fois, pour aller compléter une autre boucle. À l’extrémité sud de celle-ci, le parcours nous présente de belles résidences en bordure du lac puis traverse un parc en empruntant une voie cyclable. En cette moitié de parcours, on prend plaisir à contempler le paysage.

Le parcours revient au centre-ville avant de compléter une dernière boucle au nord. Un peu avant Battery Park (15e mille), l’on doit grimper une bonne côte qui m’est apparue un peu plus abrupte qu’Heartbreak Hill à Boston, même si moins longue. Heureusement, un superbe orchestre de tam-tams à sa base nous insufflait ce qu’il fallait d’énergie.

Une fois à l’extrémité nord du parcours, l’on rentre au bercail via une belle piste cyclable traversant un boisé (avec juste ce qu’il faut d’ombre) en bordure de la rive pour les quatre derniers milles de ce beau périple. Somme toute, un parcours nature malgré son cadre urbain, qui comportait plusieurs faux-plats, donc pas aussi facile que prévu. Manifestement, les organisateurs ont mis les efforts nécessaires pour offrir un parcours varié et le plus « vert » possible.

Je fus également (et agréablement) surpris de l’importance de la foule vu la taille de l’agglomération. À l’arrivée, une ambiance de fête foraine (un peu tapageuse tout de même) nous attendait avec le « kit » habituel constitué d’une belle médaille, un léger goûter, un bref massage réconfortant… et une bonne bière froide! Bravo aux organisateurs et mille mercis aux bénévoles.

Le premier coureur compléta l’épreuve en 2h20 et la première coureuse en 2h47. Nathalie Goyer a superbement couru pour terminer au 5e rang chez les femmes (39e au général) et au 1er rang chez les « Masters » avec 2h52 et ce, tout de même en peu de temps après sa victoire à Mississauga (Ontario, 11 mai). Le 2280e et dernier coureur fermait la marche en 6h29. À noter que les temps réalisés sont acceptés comme temps de qualification pour Boston.

Tous mes compagnons et moi-même avons bien fait et sommes très heureux de notre expérience. Je me suis permis d’abaisser légèrement mon « PR » à 3h16 avec une cadence constante et sans souffrir; d’ailleurs, pour la première fois au lendemain d’un marathon, je pouvais descendre les escaliers rapidement et sans tenir la rampe! Tout cela augure bien pour notre prochain marathon le 24 août prochain à Québec alors que toute la ville sera en liesse dans le cadre du 400e anniversaire de sa fondation.

Bref, une ville charmante, un cadre naturel enchanteur, une température idéale, une superbe épreuve et une belle « gang » de gens formidables… Mélangez le tout et vous obtiendrez un week end inoubliable.

Qui a dit que courir était plate ?

Marc Dagenais

Boston 2008

Boston 2008

Boston 2008

Boston, LE marathon

Nul besoin de titre élaboré tant l’association du nom « Boston » au mot « marathon » est évocatrice. Le 21 avril dernier, j’ai eu l’immense privilège de participer à la 112e édition de cette course mythique et ce fut une expérience tout à fait extraordinaire qui n’est pas près de s’effacer de ma mémoire. Les mots qui suivent ne sauront suffire à exprimer l’indicible joie d’avoir couru cette belle route sinueuse, ce parcours chargé d’Histoire, d’émotions fortes, d’efforts acharnés, de sueur et… de verres de Gatorade!

Au privilège de pouvoir partager la même voie que les illustres Gérard Côté, Jacqueline Gareau, Clarence DeMar, Bill Rodgers, Joan Benoît et tutti quanti, s’ajoutaient ceux d’être accompagné de mon épouse et de voyager avec le groupe organisé de Pierre Bourassa. Ce « gentlemen runner » qui en était à son 117e marathon (vous avez bien lu!) sait vraiment y faire en termes d’organisation. Généreux de sa personne, simple et bon vivant, il a su bien prendre soin de ses ouailles et faire en sorte qu’ils aient pu se concentrer sur la course elle-même, les aspects logistiques étant réglés de main de maître. J’en profite pour lui réitérer l’expression de mon éternelle reconnaissance.

Comme l’indiquait La Presse le 20 avril dernier, le Marathon de Boston est mythique. Lancé en 1897 dans la foulée du premier marathon olympique moderne tenu l’année précédente, il s’agit du plus ancien marathon à avoir lieu sur une base annuelle (le plus ancien étant bien sûr la course légendaire de Phidippidès). Les coureurs voulant y participer doivent obligatoirement avoir terminé un autre marathon au préalable à l’intérieur d’un temps prescrit en fonction de l’âge et du sexe. Par exemple, avec 45 printemps, je dois courir la distance en moins de 3h30. Boston fait par ailleurs partie des 5 marathons dits « Majors » avec Berlin, Chicago, Londres et New York.

Nous avons donc quitté Montréal tôt samedi matin, le 19 avril pour la ville natale de Benjamin Franklin (1706-1790), célèbre homme d’État et inventeur du paratonnerre. Dans notre autobus, l’ambiance était d’ailleurs électrique tant le courant entre les passionnés de la course passait bien. Quelle ambiance ! Tous avaient hâte au Jour J et partageaient d’intéressantes anecdotes de course. Le ton était donné pour le reste du week end. Mon épouse, une non-initiée de notre « secte », nous écoutait avec amusement et constatait que je ne suis pas le seul dépendant de cette bonne et douce « drogue » de la course à pied.

Nous étions une soixantaine à bord et avons pu lire, en primeur, un article à paraître dans l’édition de La Presse du lendemain (section Sports, page 8) sur la participation de 251 coureurs Québécois au marathon de Boston cette année. En effet, le directeur des sports de ce quotidien, Jean-Pascal Beaupré, et son épouse étaient des nôtres. L’article présentait aussi un des coureurs d’élite au Québec, Louis-Philippe Garnier, également de notre groupe. Vraiment, ce périple débutait sur la bonne note!

De notre club, Ghislaine Beaulieu, Marcel Giroux et votre serviteur se trouvaient à bord de l’autobus, de même qu’Orysia Krucko qui avait décidé de nous accompagner. Sandra Girard, Mary-Elizabeth Jones, Odile Ouellet, Marc Lavoie, Robert Gemme et Daniel Girouard voyageaient par leurs propres moyens. Le CCRMSB était très bien représenté.

Arrivés tôt en après-midi, nous sommes allés à l’Expo-Santé quérir notre dossard, puce électronique et chandail technique à l’effigie du marathon. L’événement avait lieu au Hynes Convention Center et tout était vraiment « BIG », comme les « Amââricains » aiment faire les choses. Compte tenu du nombre de participants à ce prestigieux marathon, il y avait foule et cela prenait de longues secondes pour passer d’un kiosque à l’autre.

Je me suis laissé tenter par de nombreux items de marchandise aux couleurs du marathon 2008, et j’ai également eu le plaisir de jaser avec le grand responsable du marathon de Montréal pour constater à quel point il s’avère ardu pour lui de négocier avec les autorités de la ville de Montréal et de la Régie des Installations Olympiques. Il semble que ces gens décidément peu coopératifs ignorent à quel point tout marathon d’envergure peut entraîner de belles retombées pour sa ville-hôte. Ailleurs, M. Hoyt, cet ex-Marine qui participe à des marathons et des « Ironman » en transportant son fils handicapé, était présent pour dédicacer son livre et je fus très ému de lui serrer la pince.

Après plus de 3 heures dans cette foire, nous sommes rentrés à l’hôtel Midtown, un établissement à prix modique situé tout près de l’arrivée du marathon et que Pierre avait « trouvé » l’année précédente. Le restaurant où nous soupions ce samedi disposait de 3 écrans de télévision, dont deux montraient un match de baseball et l’autre le 6e match de la série Bruins-Canadiens ! Comme quoi les priorités sportives diffèrent d’une ville à l’autre.

Le dimanche fut consacré à la visite de cette très belle ville, les incontournables étant le beau parc public Boston Common, Faneuil Hall (qui fut témoin de nombreuses rencontres menant à l’Indépendance) et Quincy Market. Le soir venu, nous sommes allés au souper de pâtes qui se tenait à l’Hôtel de Ville, un immense édifice de type « bunker » qui jure autant dans son environnement que notre Palais de Justice dans le Vieux-Montréal.

Ce pasta dinner ne s’est pas avéré le clou de la journée parce que nous étions éparpillés un peu partout dans ce temple du béton et le choix de nourriture n’était pas très varié. Je dois cependant admettre que gérer un si grand nombre de convives demandait tout de même beaucoup d’organisation. Avec une bonne dose de Taylorisme appliquée au processus, tout s’est bien déroulé et les jeunes bénévoles ont su nous servir une bonne rasade d’enthousiasme.

Pour le grand jour, Pierre avait vu à ce que nous puissions utiliser notre propre autobus pour se rendre au point de départ dans la petite ville d’Hopkinton. Ainsi, nous avons pu y relaxer et faire nos derniers préparatifs en tout confort. Au moment opportun, nous avons quitté notre abri pour traverser un « Village des Athlètes » improvisé sur le terrain d’une école secondaire, remettre nos effets dans les autobus qui les apporteront à la ligne d’arrivée et nous rendre dans nos enclos (« corrals ») respectifs pour attendre le départ. On ne pouvait s’empêcher de constater à quel point, après toutes ces nombreuses dizaines d’années d’expérience, la logistique était réglée au quart de tour.

Et il fallait bien une solide organisation pour si bien gérer la présence envahissante d’environ 25 000 coureurs fébriles dans une petite ville. On avait donc prévu 2 vagues de départ, soit les dossards 1 à 13 999 qui s’élançaient à 10h00 et les autres à 10h30, pour éviter un trop grand engorgement lors des premiers kilomètres. Ces deux vagues étaient divisées en groupes de 1 000 coureurs, chacun dans son « corral » selon l’ordre de vélocité. En effet, comme les numéros de dossard étaient attribués en fonction du temps de qualification utilisé par les coureurs (par exemple, mon dossard no 8315 correspondait à mon temps de 3h19 fait à Québec), le premier « corral » contenait les coureurs aux dossards 1-999, le second contenait les dossards 1 000-1 999, et ainsi de suite, le tout devant permettre un déploiement plus harmonieux du peloton.

Après l’hymne national et le passage rapide de deux chasseurs dans le ciel, survint le moment tant attendu du départ. Naturellement, à ma hauteur, il m’a fallu environ 3 minutes pour me rendre à la ligne de départ… et environ 3h30 pour parvenir à celle de l’arrivée. Le ciel était nuageux et la température d’environ 12 Celsius, soit de bien meilleures conditions que l’année précédente. Le soleil est apparu progressivement au fil des kilomètres et le mercure a donc grimpé quelque peu; heureusement qu’une légère brise nous rafraichissait par moments.

Le parcours est à peu près linéaire et débute en milieu rural sur une route bordée d’arbres. Déjà, la foule y est très nombreuse et enthousiaste. La principale difficulté des 10 premiers kilomètres consiste à ne pas se laisser emporter trop vite par l’entrain des autres coureurs et, surtout, ne pas se faire piéger par une topographie plutôt descendante. Mon plan était de me garder des réserves pour bien affronter les 4 côtes de Newton entre les 26e et 32e kilomètres (dont la fameuse « Heartbreak Hill »).
On m’avait parlé de ces filles du collège Wellesley qui s’excitent et crient à tue-tête peu avant le passage au 21e kilomètre. Eh bien, ce n’est point une légende urbaine! On pouvait même entendre la clameur au loin. Quelle ambiance frénétique! Quel bruit assourdissant! La foule du Centre Bell peut bien se rhabiller. Wow! Plusieurs de ces jeunes dames tenaient des pancartes indiquant « marry me », « kiss me » et autres suggestions originales. Toutes s’étiraient au-dessus des barrières pour un « high five ». Je ne vivrai pas assez vieux pour oublier ce passage en mi-parcours, ni cette petite tape sur le postérieur par l’une d’elles! J’ai distribué davantage de « high five » au long du parcours qu’au cours du reste de mon existence.

Car il y avait foule tout le long des 42,2 km du parcours et très peu d’endroits dépourvus de supporters. Étant plus habitué aux parcours où les spectateurs se font plutôt rares, je suis à court de mots pour bien exprimer la sensation extraordinaire d’être encouragé par une foule si nombreuse, si enthousiaste et démonstrative, et pour une si longue durée. L’énergie de ces foules m’a littéralement transporté.

Finalement, les collines de Newton ne me sont pas apparues si redoutables; j’ai même trouvé Heartbreak Hill relativement facile en ne forçant pas trop la note. Sans doute que le tempo modéré que j’ai adopté en première moitié de course y était pour quelque chose. Tous n’ont certes pas eu cette même impression puisque les marcheurs étaient nombreux à cet endroit. De l’autre côté, le parcours redevient descendant en majeure partie jusqu’à l’arrivée au centre-ville de Boston, près de la Tour John Hancock.

Mes efforts ayant été bien dosés auparavant, les 10 derniers kilomètres furent agréables et j’ai senti mon sourire réapparaître dès que l’immense enseigne CITGO indiquant le 25e mille s’est signalée à l’horizon. Par la suite, je voyais se dresser les édifices Prudential et John Hancock et sentais la fin approcher. Lors des 4-5 derniers kilomètres, la foule devenait encore plus compacte et bruyante, dans un véritable débordement d’enthousiasme et une orgie d’encouragements. Les dernières foulées ont été tout simplement magiques et la traversée sous l’immense arche bleue de l’arrivée restera imprimée longtemps en mémoire.

Et c’est là que la qualité de l’organisation entre de nouveau en jeu. Quelle logistique bien huilée! Les coureurs étaient accueillis par un dispositif impressionnant de bénévoles qui les dirigeaient vers les tables d’eau, puis vers les endroits où l’on remettait à chacun une couverture métallique, une belle médaille et un goûter, et ensuite vers les autobus contenant les effets personnels. Les reflets du soleil sur les très nombreuses couvertures métalliques offraient une image saisissante.

Tout au long de ce processus, les bénévoles se donnaient la peine de nous applaudir, comme pour nous faire plus facilement réaliser ce que nous venions tout juste d’accomplir. Wow! Je n’en reviens pas encore. Quel beau marathon! Je pense d’ailleurs qu’il s’agit de la conclusion partagée par la majorité des 21 963 coureurs ayant franchi le fil d’arrivée, le premier en 2h07 et le dernier en 7h41. Notre ami Louis-Philippe a réussi à se classer 10e dans son groupe d’âge, et 62e au total, une très belle performance dont il est très heureux. M. Hoyt et son fils ont terminé en 4h07 et un certain ex-champion cycliste en 2h50.
À l’initiative de Pierre, la presque totalité de notre groupe s’est retrouvée en soirée pour un bon souper. Encore une fois, l’heure était aux échanges d’anecdotes. Les sourires sur les visages en disaient long et plusieurs arboraient leur belle médaille. Heureux et fourbus, nous avons également célébré la victoire de notre équipe de hockey. Nous sommes rentrés au Québec dès le lendemain au terme d’un séjour plutôt bref mais combien intense et enrichissant.

Marc Dagenais

Boilermaker 2006

Boilermaker 2006

Marc Dagenais au Boiler Maker, 2006

BOILERMAKER : course bénite à la bière !

Par son article dans le Journal Courir à Montréal (disponible sur le site www.courir.org, journal no 60, édition de février 2006), un Pierre Bourassa enthousiaste nous donnait le goût de participer à cette course extraordinaire qu’est le Boilermaker à Utica dans l’État de New York (région de Syracuse, au sud-ouest du Parc des Adirondacks). M. Bourassa écrit régulièrement sur courir.org et organise de temps à autre des voyages de groupes participant à des marathons (et autres courses) à l’étranger. Le Boilermaker est la plus importante course de 15 km aux États-Unis (et certainement dans les Amériques); on dénombrait 10816 coureurs inscrits au 7 juillet 2006 (www.boilermaker.com) et de nombreux coureurs « élite » y participaient.

Après l’arrivée à Utica, le samedi 8 juillet, nous nous sommes dirigés sur les vastes terrains du Masonic Home pour quérir notre dossard (et puce) ainsi que notre sac de goodies dont un beau verre commémoratif et une boîte de pâtes alimentaires ! Les dossards étaient de couleurs différentes puisque les très nombreux coureurs étaient divisés en sous-groupes établis en fonction de leur temps de course réalisé lors leur plus récente course de 15 km (ou tout simplement estimé). Ce temps nous était demandé lors de l’inscription.
 
Pour vous donner une idée de ce classement, avec mon temps de 1h02 (réalisé au Défi Gérard-Côté à St-Hyacinthe le 14 mai 2006), je me classais avec le troisième groupe de coureurs (801 – 1600), dossard orange 954, alors que mon partenaire de course se trouvait dans le second groupe (301 – 800), dossards bleus, étant donné son temps de 59 minutes (également réalisé à St-Hyacinthe). Naturellement, le premier groupe de 300 coureurs (dossards blancs) était formé par l’élite, dont de nombreux représentants du Kenya. Trois autres sous-groupes fermaient la caravane : les verts (1601 – 3100), jaunes (3101 – 4600) et gris (4601 – 12000 ).
 
Après la visite des nombreux kiosques du Health & Fitness Expo et quelques achats, nous avons goûté à l’incontournable souper de pâtes (pour la modique somme de 6 $ US) pour ensuite effectuer (en voiture) le trajet de la course du lendemain, histoire de se stresser un peu à l’avance ! Il s’agit d’un parcours relativement accidenté dans sa première moitié, et dont une partie traverse un beau terrain de golf qui surplombe la vallée environnante, nous offrant un magnifique point de vue.
 
Dimanche matin (enfin !), nous nous rendons près de l’arrivée pour monter à bord d’une des nombreuses navettes qui amènent les coureurs au point de départ. Sur place, on ne peut qu’être impressionnés par le nombre de participants (le nombre de bécosses aussi…) et l’organisation impeccable de la course. Sur la rue où avait lieu le départ, des enceintes clôturées (avec personnel de sécurité) séparaient les différents sous-groupes de coureurs; autrement dit, il n’y avait pas de mélange de couleurs (chaque dossard à sa place !), ce qui a permis un départ en douceur malgré un contingent aussi impressionnant de coureurs. Immédiatement avant le départ, l’hymne national des États-Unis retentissait à la trompette, suivi par une bénédiction originale d’un révérend qui participait lui-même à la course. On ne pouvait demander un départ plus solennel; une fois ainsi bénis, tous les espoirs étaient alors permis !
 
Quelle belle course ! Quelle ambiance indicible! Il me semblait que tous les citoyens d’Utica étaient présents en bordure du parcours. Une foule très nombreuse qui ne ménageait pas ses encouragements, de nombreuses personnes offrant même des bouteilles d’eau, une douche à l’arrosoir et des popsicles ! L’organisation avait par ailleurs prévu 26 points de ravitaillement, comme quoi on ne manquait de rien. Quelques bands et autres personnes qui avaient installé des systèmes de son le long du trajet, se sont chargés de l’aspect musical; d’ailleurs, le thème musical de Rocky jouait au départ. Enfin, nous avons bénéficié des largesses de Mère Nature : beau soleil et assez chaud, même à 8h00 du matin.
 
L’arrivée était vraiment à la hauteur de l’événement : unique ! Après avoir ramassé au passage l’épinglette du finisher, de l’eau, des fruits et une ou plusieurs boissons énergétiques (tout était offert à volonté), les 9408 coureurs ayant terminé l’épreuve étaient dirigés vers l’immense cour de la brasserie historique F.X. Matt, qui concocte la Saranac, bière des Adirondacks, soit l’endroit où se tenait ce qui est décrit comme étant le plus impressionnant post-race party . Toute la ville y était, à ce fameux party… et pour cause : la bière Saranac y coulait à flots, « gratos » en plus ! Prendre une bière un dimanche matin à 9h30, hum !
 
À 10h00, une cérémonie de remise de médailles honorait l’élite, le premier homme ayant terminé en 43 minutes 16 secondes et la première femme (37e rang) en 49 minutes 30 secondes. Impressionnant ! Parmi les 10 premiers, 8 sont originaires du Kenya, les 2 autres proviennent de l’Éthiopie et du Maroc. Quant à moi, je suis bien heureux de mon modeste 570e rang avec 1h03 et 34s. Mon meilleur souvenir restera toutefois l’ambiance de cette course et tout ce qui l’entoure. On voit bien que c’est un gros party pour toute la ville, pas seulement les coureurs.
 
Immédiatement après une brève et simple cérémonie des médailles, l’hymne national (USA) fut chanté alors que 2 chasseurs F-16 traversaient le ciel, qu’un immense drapeau américain était déroulé à 200 pieds de hauteur et que des feux d’artifice se faisaient entendre (difficile à voir à cette heure de la journée). On pensait alors à Elvis Gratton en train de dire : « ils l’ont l’affaire, les amâricains » et « think big »…
 
Je constate que M. Bourassa avait bien raison d’être aussi enthousiaste à propos de cette course qui fut une bien belle expérience. À refaire éventuellement… Cela vaut amplement les heures de déplacement en voiture. Avis aux intéressés !!
 
Marc Dagenais